La sûreté maritime de l'UE: l'exercice qui s'est déroulé dans le golfe de Guinée renforce la coordination de la lutte contre la piraterie et les activités criminelles en mer
L'édition 2021 du GANO s'est déroulée du 2 au 7 novembre et a réuni le Centre interrégional et le Centre régional de coordination de l'architecture de Yaoundé, l'ensemble des marines des États côtiers d'Afrique de l'Ouest, depuis le Sénégal jusqu'à l'Angola, ainsi que leurs centres d'opérations maritimes et leurs ressources navales et aériennes. Pour réaliser les exercices basés sur des scénarios, les marines régionales ont été assistées par la frégate de surveillance française FS Germinal, le patrouilleur océanique brésilien BNS Amazonas, le patrouilleur côtier britannique HMS Trent, le patrouilleur portugais NRP Zaire et la frégate multimissions italienne ITS Antonio Marceglia. La France a aussi participé à l'exercice avec un appareil Falcon 50.
YARIS, le système de partage d'informations développé par le projet GoGIN de l'UE (Réseau interrégional du golfe de Guinée) était mis à la disposition de toutes ces ressources, qui ont bénéficié d'une version du système spécialement conçue pour une utilisation à bord de navires ou d'aéronefs. Ceci a permis une collaboration en temps réel sans précédent entre les forces navales et les forces aériennes partenaires présentes dans la zone et les centres des opérations maritimes de l'architecture de Yaoundé.
Les scénarios des exercices comprenaient la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (pêche INN), la piraterie, la pollution maritime, le trafic de stupéfiants, le trafic d'armes et les phénomènes migratoires illicites. Le personnel chargé de la direction de l'exercice a été hébergé dans les locaux du Centre régional de sécurité maritime d'Afrique centrale (CRESMAC), situé à Pointe-Noire au Congo. La direction de l'exercice a suivi les nombreux exercices menés parfois simultanément sur la vaste zone d'exercice, au moyen de la plateforme YARIS.
Le système a atteint sa pleine capacité opérationnelle en septembre 2020 et il est depuis lors mis à la disposition des centres de l'architecture de Yaoundé, pour leur activité opérationnelle. L'édition 2021 du GANO a aussi été l'occasion de tester l'utilisation à grande échelle de cette plateforme sécurisée. Un guide d'utilisation simplifié du système YARIS, distribué avant l'exercice, a également été validé lors du GANO.
Les navires français, italiens et portugais participant à l'exercice contribuent aussi à l'initiative de l'UE relative aux présences maritimes coordonnées. Les présences maritimes coordonnées permettent à l'UE d'utiliser des ressources navales et aériennes déployées des États membres, afin d'accroître sa capacité à agir en tant qu'acteur et partenaire de la sûreté maritime.
La coordination entre les ressources des États membres s'effectue sur une base volontaire, celles-ci restant subordonnées aux chaînes de commandement nationales. Ce mécanisme souple et facile d'utilisation permet aux États membres de l'UE présents dans des zones d'intérêt de partager la connaissance, l'analyse et l'information, par l'intermédiaire de la cellule de coordination de la zone d'intérêt maritime établie au sein de l'État-major de l'UE, en recourant au réseau MARSUR (réseau de surveillance maritime), une solution technique conçue par l'Agence européenne de défense.
En créant des synergies entre les ressources déployées des États membres, le mécanisme de présences maritimes coordonnées bénéficiera à tous les États membres, et assurera dans le même temps une présence maritime européenne permanente et visible et permettra son rayonnement dans le monde entier. Plus particulièrement, le mécanisme de présences maritimes coordonnées, par l'intermédiaire des quatre navires déployés dans le golfe de Guinée, contribuera à relever les défis en matière de sécurité dans la région. Il contribuera également à renforcer la coordination entre les ressources des États membres qui opèrent dans cette zone. Par ailleurs, il permettra de favoriser la coopération avec les États côtiers et l'organisation de l'architecture de Yaoundé, pour lutter contre la piraterie et les activités criminelles en mer.
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