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La contribution de l’Union européenne (UE) à la consolidation de la République démocratique du Congo (RDC) s'appuie sur un important soutien au développement politique, économique et commercial du pays dans le cadre de l’accord de Cotonou. 

Relations Politiques

En République démocratique du Congo (RDC), l'UE participe au développement politique et humain en déployant une approche globale qui a notamment permis d’organiser les premières missions sécuritaires européennes sans participation de l'OTAN. Depuis, la réforme de la police et celle de l'armée ont été initiées. 

L'UE a participé activement aux efforts de la communauté internationale pour restaurer la paix et la démocratie en RDC en soutenant financièrement le referendum constitutionnel de 2005 et les processus électoraux de 2006 et de 2011 tout en déployant d'importantes missions d'observation électorale. En effet, l'UE attache une grande importance à la stabilité régionale et s'est également fortement impliquée dans les efforts internationaux pour la stabilité avec la nomination dès 1996 d'un représentant spécial pour la région des Grands Lacs. 

La contribution à la consolidation de la RDC, au-delà des aspects politiques et militaires, s'appuie sur un important soutien au développement dans le cadre de l’accord de Cotonou signés en 2000. L'enveloppe pour la période 2014-2020 (11e Fonds européen de développement) est une des plus importantes sur un plan bilatéral avec plus de 620 millions d’euros mobilisés sur quatre axes prioritaires : 

  • Santé.
  • Environnement.
  • Renforcement de la gouvernance et de l'état du droit.
  • Infrastructures. 

Ce partenariat prévoit un dialogue politique soutenu qui permet à l'UE et à la RDC d'échanger régulièrement et ouvertement sur les sujets d'intérêt commun et notamment la préservation de l'espace politique et le respect des droits humains. 

Relations Économiques et Commerciales

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Signature du partenariat stratégique UE-RDC lors du forum Global Gateway, à Bruxelles

L'Union européenne (UE) se classe au cinquième rang des partenaires commerciaux de la République démocratique du Congo (RDC), représentant 4,8 % du commerce total du pays, en 2023, derrière la Chine (34 %), l'Afrique du Sud (8,6 %), les Émirats arabes unis (7 %) et la Tanzanie (5,5 %). En termes d'importations, l'UE se classe au quatrième rang. Cependant, elle se classe au dixième rang en termes de destinations d'exportation, représentant moins de 1 % d’exportations totales de la RDC.

En 2023, l'UE et la RDC ont enregistré un volume d'échanges total de 3,3 milliards d'euros. Les importations de l'UE en provenance de la RDC se sont élevées à 1,7 milliard d'euros, ce qui représente une augmentation de 14,4 % en moyenne par an entre 2019 et 2023, tandis que les exportations ont atteint 1,5 milliard d'euros, soit une augmentation de 11,4 % durant la même période.

L'UE soutient activement le développement des relations commerciales avec l'Afrique et notamment la RDC. A ce titre, la RDC est éligible au système de préférences généralisées « Tous Sauf les Armes ». Elle accorde une exemption complète de taxes et un accès en franchise de droits et sans contingents au marché unique de l’UE pour tous les produits, sauf les armes et les munitions. Plus récemment, l’UE a aussi soutenu activement la mise en place de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF) en tant que régime commercial et d’investissement. 

L'UE a été la première grande puissance commerciale du monde à s'engager à ouvrir pleinement son marché aux pays les plus démunis. Cependant, en RDC, le faible développement industriel, les défis logistiques, le faible pouvoir d'achat moyen et le mauvais climat des affaires limitent le potentiel des investissements et des échanges commerciaux. Forte de ce constat, l’UE a financé plusieurs projets à ce niveau en appui aux autorités et au secteur privé. 

Au niveau du Programme Indicatif National (PIN), l’UE a maintenu son appui à la mise en œuvre du droit des affaires OHADA en finançant des formations sur l’arbitrage et la médiation des litiges commerciaux. L'UE accompagne le Ministère du Commerce dans sa Stratégie de Promotion des Exportations et de Diversification des Marchés (SPED) adoptée en février 2023 qui vise à relancer les initiatives d’exportations vers certains marchés dont celui de l’Union européenne.

Afin de faciliter la connexion des exportateurs congolais à son marché, l’UE a appuyé l’intégration de la RDC au système REX (système d’enregistrement électronique des exportateurs). Le REX est d’application en RDC depuis septembre 2022. Le système est géré par la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA).

L’UE soutient le développement du corridor Douala-Kampala qui est un des 12 corridors stratégiques qui traversent l’Afrique subsaharienne. 3 autres corridors traversent la RDC : le corridor Durban-Lusaka-Lubumbashi géré par la DUE Pretoria, le corridor Mombasa – Kisangani géré par la DUE Nairobi, et le corridor de Lobito qui est un cas à part. La RN1 n’est pas considérée comme l’un des 12 corridors stratégiques, mais est en fait aussi un corridor (économique) qui relie Kinshasa – Lubumbashi. L’UE contribue à hauteur de 150 millions d'euros et prévoit 30 millions d'euros supplémentaires pour terminer les travaux. Ces corridors visent à promouvoir le commerce transafricain en reliant des zones enclavées, et en soutenant leur potentiel économique.

Au niveau du Programme Indicatif Régional, plusieurs programmes d'appuis au commerce transfrontalier et au transport sont soutenus par l’Union européenne. En partenariat avec le Ministère du Commerce Extérieur et dans le cadre de l’Observatoire Africain du Commerce (ATO), l’UE soutient la participation de la RDC au Mécanisme d’Alerte aux Obstacles au Commerce (MAOC) qui vise à donner aux acteurs économiques la possibilité de rapporter les obstacles rencontrés lors de leurs opérations transfrontalières. Déjà présent dans une vingtaine de pays en Afrique, particulièrement dans la région de la CEDEAO, le MAOC s’érige en support d’un dialogue public-privé basé sur les expériences directes des importateurs ou exportateurs.

Plus récemment, sur le secteur minier et les matières premières critiques, l’UE s’est engagée sur l’établissement d’un partenariat stratégique avec la RDC sur les chaînes de valeur durables des matières premières critiques, signé en octobre 2023. Ce dialogue a été mené avec les autorités de la RDC mais aussi l’ensemble des parties prenantes du secteur privé et de la société civile en vue d’identifier les opportunités d’appuis, de partenariats ou d’investissements. Une feuille de route est en cours de validation avec le gouvernement congolais en 2024.

La Banque Européenne d'Investissement (BEI) est active en RDC depuis 1970. Les opérations en cours concernent essentiellement : 

  • Le financement du développement de centrales hydroélectriques sur la rivière Ruzizi, depuis les centrales Ruzizi 1 jusqu'à Ruzizi III et les études pour Ruzizi IV. 
  • L’amélioration de la connectivité du pays au travers du réseau de télécommunications et de fibre optique: en soutien à des projets d’investissements privés.
  • Des lignes de crédit à plusieurs banques et opérateurs financiers de micro-crédit installées en RDC, visant à faciliter le crédit à des entreprises, des PME et des particuliers, afin d’accroître l’inclusion financière.

Aide Humanitaire

Visite dans un camp de déplacés dans la périphérie de Goma, dans la province du Nord-Kivu

Visite dans un camp de déplacés dans la périphérie de Goma (Nord-Kivu), dans l'Est de la RDC

Dans des situations de catastrophe ou d’urgence humanitaire, l’Union Européenne (UE), à travers sa Direction Générale de la Protection Civile et Opérations d’Aide Humanitaire (DG-ECHO), prête assistance aux pays et populations affectées. 

L’aide humanitaire de l’UE est mise en œuvre par nos partenaires conformément aux principes ci-dessous, établis par le droit international humanitaire : 

  • Humanité : réponse à la souffrance humaine, en accordant une attention particulière aux catégories de population les plus vulnérables, et en respectant la dignité de toutes les victimes. 
  • Neutralité : Absence de prise de parti dans les conflits. 
  • Impartialité : Aide octroyée uniquement sur base des besoins, sans aucune discrimination. 
  • Indépendance : Absence d’agenda politique, économique, militaire ou autre. 

La situation en RDC demeure parmi les plus critiques au monde, nécessitant une mobilisation continue et profonde. Le Plan de Réponse Humanitaire 2024 de l’ONU pour la RDC souligne le besoin de 2,6 milliards de dollars pour adresser les urgences des populations vulnérables.

En septembre 2024, la RDC compte plus de 7 millions de déplacés à l’intérieur du pays, et plus de 990,000 réfugiés Congolais qui ont fui vers des pays voisins et le continent Africain. En outre, le pays héberge 529 000 réfugiés venant des pays voisins. La RDC fait également face à de multiples épidémies par exemple la maladie à virus Ebola, la rougeole, le choléra et aussi le MPOX. L’insécurité alimentaire affecte 23.4 millions de personnes, tandis que 4.5 millions de personnes souffrent de malnutrition aiguë. La violence sexuelle, le recrutement forcé d’enfants et les attaques contre les infrastructures civiles, y compris les écoles et centres de santé, exacerbent l’urgence humanitaire.

En plus de participer à la réponse à ces crises, la DG ECHO vient également en aide aux personnes affectées par des catastrophes naturelles, telles que les inondations et des éruptions volcaniques. 

En réponse, l’UE a alloué plus de 100 millions d’euros en 2023 pour des interventions humanitaires ciblant les besoins immédiats entre autres dans l’est de la RDC. Pour 2024, le budget dépasse même ce niveau.

Les fonds mis à la disposition de la DG-ECHO sont utilisés pour : 

  • L’assistance alimentaire
  • Les besoins de protection contre les violations des Droits de l’Homme, par exemple dans le contexte de la violence basée sur le genre
  • L’assistance en articles ménagers essentiels et abris d’urgence
  • La fourniture en médicaments, la prise en charge médicale et nutritionnelle et la lutte contre les épidémies
  • L’approvisionnement en eau potable, l’hygiène et l’assainissement
  • L’éducation de base des enfants en situation d’urgence
  • Le support logistique aux ONG et agences UN en vue de leur faciliter l’accès rapide aux personnes affectées (EU Humanitarian Aid Flights). En outre le UE a facilité deux opérations de pont aérien humanitaire en 2023 pour acheminer rapidement des fournitures vitales vers les zones isolées.
  • La coordination de l’aide humanitaire

L’assistance humanitaire de la DG-ECHO est potentiellement destinée à l’ensemble du territoire de la RDC, en fonction des besoins. Néanmoins, les provinces de l’est en sont jusqu’à présent les principales destinataires, compte tenu de la persistance de la crise humanitaire dans cette région. A noter toutefois que la DG-ECHO intervient dans le reste du pays à chaque fois qu’une crise humanitaire s’y produit. Par exemple ce fut le cas au Mai Ndombe en 2022 quand le conflit récent a poussé des milliers de personnes à quitter leurs villages pour trouver refuge dans des zones plus sécurisées.

Consciente de l’ampleur des défis et des souffrances endurées par les populations congolaises, l’UE s’engage à poursuivre et à intensifier ses efforts d’aide humanitaire, en coordination étroite avec ses partenaires internationaux et locaux, pour assurer une réponse rapide, efficace et adaptée aux besoins les plus pressants. L’UE demeure déterminée à être à l’avant-garde de cet effort humanitaire, guidée par les principes de solidarité, de compassion et de respect de la dignité humaine.

Voir aussi

https://civil-protection-humanitarian-aid.ec.europa.eu/where/africa/democratic-republic-congo_fr