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Intégration intersectorielle des initiatives du PDU-UE

Pour relever les nombreux défis des zones frontalières du Sahel et garantir des résultats durables, le « Programme d’urgence pour la stabilisation des espaces frontaliers du G5 Sahel (PDU-UE) », soutenu par l’Union européenne, a mis en place une stratégie d’intégration intersectorielle basée sur la synergie des projets. Le programme utilise des mécanismes de coordination tels que les Cellules inter-consortia (CIC), les Plans d’action communautaires pour l’adaptation au changement climatique (PACA) et les plans locaux de développement, orchestrant ainsi une réponse concertée pour aligner les interventions de manière cohérente et maximiser leur impact sur le terrain.

Des Cellules inter-consortia comme cadre de coordination stratégique

Les Cellules inter-consortia (CIC) sont des structures de coordination créées pour harmoniser les actions des différents consortia opérant dans trois zones géographiques spécifiques : Mauritanie-Mali, Mali-Niger-Tchad et Burkina Faso. Ces cellules facilitent la collaboration entre les différents acteurs, qu’il s’agisse des ONG, des autorités locales ou des partenaires internationaux. « La coordination intersectorielle améliore considérablement l'impact de nos actions », souligne Fatimata Diarra, gestionnaire de projet à Niamey, Niger, illustrant ainsi l’importance d’une approche concertée pour maximiser les résultats des interventions. Par exemple, dans la zone Mauritanie-Mali, les CIC ont permis de synchroniser les interventions en matière de sécurité alimentaire et de gestion des ressources naturelles, en organisant des réunions régulières et en partageant des données sur l’évolution des projets. Cette coordination a permis d’optimiser l’utilisation des ressources et de renforcer l’efficacité des actions entreprises sur le terrain, tout en assurant une intégration harmonieuse des initiatives au sein de chaque zone.

Articuler les plans d’action communautaires (PACA) et les plans locaux de développement pour une résilience durable au Sahel

Dans le cadre du projet RECOLG, 43 PACA ont été élaborés dans les communes du Liptako Gourma grâce à la formation des acteurs locaux à l’approche Adaptation à Base Communautaire (ABC). Ces plans ont conduit à des initiatives concrètes telles que l’introduction de Champs-écoles paysans (CAP), de parcelles de démonstration et l’adoption de techniques agricoles améliorées. L’engagement des femmes dans le développement du maraîchage a également été renforcé, favorisant ainsi l’autonomie économique des ménages et la durabilité des interventions. « Nous nous réunissons pour discuter de la cohabitation dans notre commune. Nous échangeons essentiellement sur les relations entre agriculteurs et éleveurs afin d’éviter tout conflit qui pourrait entraver le vivre-ensemble », explique Amadou Salou, membre PACA de Doumba, dans la région de Tillabéri au Niger. Ainsi, les PACA offrent-ils une réponse sur mesure aux défis climatiques, en s’appuyant sur l’implication active des communautés.

Parallèlement, les plans locaux de développement proposent une structure permettant d’intégrer les différentes dimensions du développement dans les zones frontalières. Ces plans, également élaborés en collaboration avec les autorités locales et les communautés, prennent en compte les aspects socio-économiques, environnementaux et sécuritaires. Ils constituent un cadre pour coordonner les interventions de manière cohérente et efficace, tout en répondant aux besoins globaux de développement SE Eric Yemdaogo Tiaré, ancien Ambassadeur du Burkina Faso auprès de la France puis des Nations Unies, souligne : « Pour relever les défis sociaux multinationaux et les actions de paix pour permettre la transformation sociale, il faut adopter une démarche coordonnée dans les différents espaces territoriaux ». Ses propos soulignent l'importance de l’intégration intersectorielle comme pilier central de la stratégie du PDU-UE.

Encadré : Le projet "Améliorons nos vies", mené par Progetto Mondo et financé par l'UE, vise à améliorer les conditions de vie des communautés au Burkina Faso et au Niger. Il se concentre sur l'agriculture, l'éducation et la santé, en mettant l'accent sur l'autonomisation des femmes et des jeunes. Le projet promeut des pratiques d'agroécologie et soutient des activités génératrices de revenus pour renforcer la résilience des populations locales. En collaboration avec les autorités et les organisations locales, il offre des formations et sensibilise les communautés pour une gestion durable des ressources et une meilleure cohésion sociale.