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« Champs écoles paysans » : une initiative pour soutenir la résilience et l'innovation agricole au Sahel

Dans la région du Sahel, au Burkina Faso, les « champs écoles paysans » s’imposent comme un levier indispensable pour redonner espoir aux agriculteurs. Conçus dans le cadre du « Programme d’urgence pour la stabilisation des espaces frontaliers du G5 Sahel (PDU-UE) » soutenu par l’Union européenne, ces espaces d’apprentissage allient savoirs traditionnels et innovations agroécologiques pour encourager la résilience des communautés face aux aléas climatiques. À ce jour, le projet a établi 129 champs écoles.

Ici, les agricultrices et agriculteurs participent activement à l’analyse et à la formalisation de leurs propres pratiques pour créer des solutions sur mesure. En misant sur l’agroécologie, les Champs écoles paysans (CEP) encouragent la diversification des cultures et la gestion durable des sols. Cette initiative a permis de réhabiliter plus de 600 hectares de terres agricoles, d'améliorer les rendements et de renforcer la sécurité alimentaire dans une région où les crises environnementales pèsent lourdement sur les moyens de subsistance.

L’efficacité des CEP repose sur une collaboration étroite entre communautés locales, ONG et structures étatiques. Le projet Résilience et cohésion sociale des communautés transfrontalières du Liptako-Gourma (RECOLG) mobilise ainsi des acteurs essentiels tels que le Réseau Bilital Maroobe au Mali et l’ONG KARKARA au Niger, garantissant l’intégration des actions sur le terrain et leur pérennité. Cette dynamique collective permet de mieux faire face aux aléas climatiques et aux tensions liées à l’accès aux ressources naturelles.

Jardin de case et partagé

Champs écoles paysans. Ville de Sebba, province de Yagha, au Burkina Faso.

Pour beaucoup, l’accès à l’eau restait un défi majeur avant l’intervention des CEP. Habibou, habitante du secteur 12 de Ouahigouya, au Burkina Faso, souligne : « Sans eau, il n’y a pas de vie. Avant, nous devions aller puiser l’eau dans un village voisin. Maintenant, grâce à la pompe à eau, c’est devenu beaucoup plus simple ».
L’adoption de pratiques telles que les cultures résistantes à la sécheresse et les systèmes de rotation des cultures contribue à accroître la résilience des communautés, en particulier des agricultrices, tout en préservant l’environnement. Cette approche pragmatique stabilise les rendements agricoles et renforce leur résilience. Le Projet résilience et cohésion sociale au Sahel (RECOSA) du PDU-UE a également distribué plus de 1 600 kits agricoles, accompagnés de formations sur les itinéraires techniques des cultures céréalières.