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Journée internationale des droits des femmes

08.03.2024 StratComm

Inclure, émanciper, progresser : intégrer le genre dans chaque initiative du partenariat Maroc-Union européenne.

La Journée internationale des droits des femmes célébrée ce 8 mars, dont le thème pour l’année 2024 est « Investir dans les femmes : accélérer le rythme », rappelle l’importance de donner une impulsion encore plus forte à l’élimination des inégalités de genre et de garantir les droits des femmes et des filles sous tous les aspects économiques et sociaux de la vie. La promotion de l’égalité des genres est une priorité pour l’Union européenne et le Maroc, et c’est à ce titre que nous menons des actions de partenariat conjointes.

L’égalité des genres n’est pas seulement un droit humain fondamental, c’est aussi un fondement nécessaire pour un monde pacifique, prospère et permettant une réduction des inégalités.

A la suite du séisme d’Al Haouz survenu le 8 septembre 2023, le partenariat Maroc-UE n’a cessé d’agir pour les droits des femmes et des filles, en particulier dans les zones rurales les plus touchées.

 

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La lutte contre les inégalités, au centre du partenariat entre le Maroc et l’Union européenne

Depuis plus de dix ans, le partenariat Maroc-Union européenne met en place de nombreux programmes pour que les droits des femmes et la promotion de l’égalité deviennent une réalité. L’égalité entre les femmes et les hommes est une valeur commune qui passe par un accès égal à l’éducation, à des formations professionnelles qualifiantes, à l’emploi décent, à l’entrepreneuriat, à l’égalité professionnelle, ainsi que la participation à la vie politique, aux instances décisionnelles et de gouvernance grâce à l’élimination de toutes les formes de discrimination et de violence basées sur le genre.

Ainsi, le partenariat entre le Maroc et l’Union européenne vise à accompagner les dynamiques gouvernementales et sociétales déjà à l’œuvre dans la réalité quotidienne des femmes notamment pour les plus vulnérables d’entre elles.

Sujet des plus transversaux, la promotion de l’égalité homme-femme est intégrée dans plus de 85% des programmes de l’Union européenne au Maroc, à travers un engagement technique et financier de grande ampleur. De nombreux programmes touchant tous les secteurs sont mis en œuvre, ainsi que des projets plus spécifiques comme l’appui aux trois plans gouvernementaux successifs pour l’égalité, en lien avec les ministères marocains concernés.

L’Union européenne œuvre pour la promotion de l’égalité de genre et son respect dans sa politique interne, au sein de ses Etats membres et également dans ses initiatives avec des acteurs étatiques et non-étatiques dans le cadre de ses programmes de coopération à l’international.

Parmi les piliers porteurs pour une société plus juste et respectueuse de l’égalité, quatre engagements présentent un réel impact sur le terrain : la budgétisation sensible au genre, l’inclusion financière, les statistiques sensibles au genre et le renforcement de la culture d’égalité au sein de la société.

La budgétisation sensible au genre joue un rôle déterminant pour mettre en œuvre les différents engagements et renforcer la qualité des politiques publiques. Ainsi, l’Union européenne et le Ministère de l’Economie et des Finances travaillent ensemble pour la mise en place effective de cette allocation de fonds publics spécifiques. Un échange d’expériences est mis en place à travers l’organisation de grands événements nationaux relatifs aux réformes financières et budgétaires basées sur la performance et l’égalité, ainsi que le développement des connaissances et compétences des acteurs étatiques et non-étatiques en matière de budgétisation sensible au genre.

Le soutien à l’entreprenariat féminin occupe également une place importante. L’Union européenne apporte un appui spécifique à la création d’offres financières adaptées aux besoins des femmes, ainsi qu’à la mise en œuvre de la stratégie d’inclusion financière du Maroc. Ce programme de soutien passe par un accès renforcé, facilité et adéquat à des financements pour les femmes entrepreneures ; mais également par le soutien à la compétitivité des petites et moyennes entreprises (PME) dirigées par des femmes en les aidant à améliorer leurs capacités dans le domaine des technologies numériques.

Par ailleurs, le développement et la diffusion de statistiques sensibles au genre permettent à la fois d’assurer l’intégration du genre dans les politiques publiques, mais aussi de mesurer leur impact. Le partenariat avec le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a été consolidé à travers la création de la « Plateforme digitale Genre » [1]. Il s’agit d’une plateforme interactive qui facilite l’accès aux données ventilées par sexe et, par conséquent, sensibles au genre. A titre d’exemple, l’étude « La Femme Marocaine en Chiffres, 20 ans de progrès » a pu être éditée en 2021 et regroupe les statistiques relatives à la place des femmes dans la société marocaine dans tous les secteurs. Ces analyses permettent de relever les inégalités persistantes entre les femmes et les hommes afin de mieux planifier et évaluer les politiques publiques luttant contre ces inégalités.

Enfin, la société civile marocaine joue un rôle d’importance dans le renforcement de la culture d’égalité et la lutte contre toutes les formes de discriminations en augmentant l’engagement de toutes et de tous : des femmes, des hommes, des jeunes. C’est pourquoi l’Union européenne a lancé plusieurs partenariats pour renforcer les capacités des acteurs, comme les associations, les écoles et universités, les cliniques juridiques ou les médias pour la promotion de la culture d’égalité et la lutte contre toutes les formes de violences dans différentes régions du Royaume.

Afin d’illustrer de manière encore plus concrète l’impact de ces projets, les témoignages de trois bénéficiaires ci-dessous permettent de prendre la mesure des réalisations.

L’autonomisation économique et l’inclusion sociale des femmes : La parole aux bénéficiaires

L’autonomisation économique des femmes en situation de handicap, l’exemple inspirant de Khaloua

Khaloua est une jeune femme en situation de handicap qui a intégré une formation en pâtisserie dans le cadre du « Projet Intégré d’Autonomisation des Femmes » (PIAF) mis en œuvre par l’Organisme de Volontariat pour la Coopération Internationale. Lancé en mars 2022, le PIAF contribue à la promotion de l’émancipation féminine et à garantir les droits des femmes les plus vulnérables et notamment les droits des filles en situation de handicap et de leurs aidantes. Ceci se réalise à travers des formations aux métiers de bouche visant deux cents filles en situation de handicap et leurs aidantes, des activités de renforcement de la société civile et des activités de sensibilisation et de plaidoyer visant les institutions publiques et la population générale.

Grâce à ce projet, Khaloua a, aujourd’hui, pris confiance en elle et participe aux travaux de cuisine à la maison. Elle va bientôt intégrer un stage en entreprise pour devenir de plus en plus indépendante et dépasser son handicap.

My Tindy, l’inclusion économique des femmes par une marketplace

Partant du constat que la valorisation du travail des artisans, particulièrement celui des femmes des zones rurales, était entravée par la présence d’intermédiaires, le projet « MyTindy » a été lancé dans le cadre du programme Women In Business mis en œuvre par la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD).

Grâce à cette plateforme innovante, les femmes artisanes peuvent à la fois accéder à une vitrine internationale pour leurs créations, mais aussi se former en développant les outils nécessaires à leur stratégie de développement digital. Cette initiative permet aux femmes de générer un revenu autonome depuis leur foyer, renforçant ainsi leur indépendance économique et leur position dans la société.

La Fondation High Atlas, engagée pour l’alphabétisation et autonomisation des femmes

Durement touchée par le séisme de septembre dernier, la coopérative Zarbiat Achbarou a néanmoins continué ses activités à Tameslouht, située dans la région de Marrakech. Cette association rattachée à la Fondation High Atlas travaille sur l’alphabétisation familiale, celle des femmes et de leurs enfants. Elles apprennent aussi l’artisanat et commercialisent leurs produits.

Ce projet construit sur le concept de la lutte contre l’analphabétisme familial crée les conditions favorables à l’alphabétisation des femmes dans le milieu rural en prenant également en charge l’alphabétisation de leurs enfants. En effet, souvent les femmes ne peuvent pas suivre des cours d’alphabétisation classiques à partir du moment où elles n’ont pas d’endroit où laisser leurs enfants, les crèches et les écoles maternelles étant rares dans le milieu rural.

Samira, membre de la coopérative Zarbiat Achbarou, participe avec une dizaine de femmes de cette zone rurale à l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul. A cela s’ajoutent des travaux d’artisanat comme le crochet, la broderie ou la couture. Ces femmes ont ainsi gagné en autonomie, notamment en apprenant à utiliser les réseaux sociaux comme Instagram et Facebook afin de commercialiser leurs produits. Ces nouvelles compétences leur permettent à la fois de gagner de l’argent grâce à leur travail, mais également de pouvoir suivre les devoirs de leurs enfants.

L’Union européenne est aujourd’hui pleinement engagée avec le Royaume du Maroc pour accélérer le rythme de la promotion, du renforcement de la participation pleine, égale et significative des femmes, dans toute leur diversité, et dans tous les domaines économiques et sociaux.

 


[1] http://genre.hcp.ma