On voit l'Afrique
Ce qui se passe sur le continent européen a des répercussions en Afrique, et ce qui se passe sur le continent africain a des répercussions en Europe. En raison de leur proximité géographique et des liens humains et économiques extrêmement forts qu’ils entretiennent, les défis auxquels africains et européens font face sont interdépendants. De même que les solutions pour y remédier. C’est à ce titre que lors du dernier Sommet UE-UA, les dirigeants africains et européens ont souligné la nécessité d’une relation plus étroite entre l'Afrique et l'Europe, afin de mieux travailler, ensemble, à l'avènement d'un monde meilleur et plus sûr, pour tous.
Il y a entre nos deux continents des complémentarités exceptionnelles en matière de créativité et de dynamisme, de capacités d’investissement, de ressources naturelles et de savoir-faire technologique. Pour avancer ensemble sur le vaste chantier commun de la lutte contre la pauvreté et le changement climatique, il nous faut davantage mutualiser nos potentialités, davantage dialoguer, davantage nous rapprocher au bénéfice équitable et durable de l’ensemble des peuples africains et européens.
Une des initiatives pour nous mieux nous connecter en matière de partenariats est le Global Gateway. Il s'agit d’une stratégie globale de l’Europe visant à renforcer son offre vis-à-vis de tous ses partenaires du monde entier en investissant massivement dans le développement d’infrastructures. Les secteurs du numérique, du climat, de l’énergie, des transports, de la santé, de l’éducation et de la recherche sont visés pour mettre en œuvre ce portail mondial. Il mobilisera jusqu'à 300 milliards d'euros entre 2021 et 2027.
En tenant compte des grandes possibilités dont disposent chacun de nos deux continents, c’est ce rôle d'acteur mondial et bilatéral de premier plan que nous européens voulons continuer de projeter avec confiance et assurance. Nous voulons aussi et surtout, poser avec l’Afrique en général et le Congo en particulier les bases d'un partenariat renouvelé. Un partenariat mutuellement respectueux pour la croissance, la prospérité partagée et la stabilité, la lutte contre le changement climatique et les crises sanitaires.
Le Partenariat UE-Congo
Notre avenir est ensemble. Avec le Congo, l’Union européenne est résolument engagée au service de l’ Humanité et de la Planète en répondant en particulier aux défis de la gestion durable des ressources naturelles, de la diversification de l’économie et du respect des droits humains et de l’état de droit. Pour continuer à s'épanouir et à se renforcer, ce partenariat doit rester réciproque, fondé sur la confiance, la franchise et le respect mutuel.
L'Union européenne, ce sont aussi et avant tout ses Etats Membres. C’est à leurs côtés que nous souhaitons continuer à agir avec le Congo et ensemble réaffirmer notre place de partenaire de référence de la République du Congo. En format « Equipe Europe », l’UE crée des synergies et démultiplie les effets de son action afin d’avoir un impact tangible. Nous voulons montrer que nous existons dans le pays et que nous réalisons des actions concrètes qui transforment la vie des gens.
Nous souhaitons également aller plus loin dans le partenariat en renforçant sa dimension politique, y compris au travers de la culture, et en recherchant les synergies dans des secteurs cruciaux tels que la digitalisation et la transition vers une économie diversifiée et verte, conformément au Global Gateway.
Travailler avec le Congo, c’est interagir avec l’ensemble de nos partenaires : en premier lieu avec les autorités congolaises avec lesquelles nous travaillons depuis 1963 (année marquant la présence d’une représentation des institutions européennes en République du Congo), mais aussi avec les acteurs de la société civile, ceux du secteur privé et de plus en plus, ceux du secteur culturel en tant que lieu de promotion de nos valeurs communes et secteur stratégique en devenir au Congo dans le cadre des industries culturelles et créatives. Au Congo, les jeunes y occupent à part entière et nous y sommes particulièrement attentifs.
La campagne « What do you see » à laquelle notre Délégation a été associée, constitue à ce titre une approche innovante dans la manière dont nous voulons justement illustrer la force, la richesse et la diversité de notre partenariat avec le Congo.
Que voulons-nous faire précisément ?
- relier émotionnellement la jeunesse africaine à l'impact positif du partenariat grâce à une campagne qui met en lumière les personnes qui sont à l'origine de changements et ont le potentiel d'inspirer d’autres jeunes africains !
- engager le public des jeunes par l’intermédiaire de vraies personnes, bénéficiaires de nos projets, dont le parcours et l’histoire ont un impact réel. Des héros africains du quotidien dans lesquels n’importe quel jeune ou moins jeune est susceptible de se reconnaître. Des héros d’une Afrique qui est prête à changer le monde, dans les technologies, l'agriculture, les affaires, la culture ou l’environnement durable.
Parce que nous voyons une Afrique pleine d'idées. Une Afrique qui déborde d'ambition et dynamisme, et qui améliore le monde à travers sa richesse culturelle et créativité dans des secteurs comme l'éducation, la technologie, l'agriculture, les soins de santé ou la création d'entreprise - et qui le fait de manière durable.
Le grand défi de préservation de la biodiversité et de la coexistence entre les êtres humains et la faune
WCS Congo - copyright Scott Ramsay www.scottramsay.africa-3366
L’environnement constitue l’un de nos secteurs-clés d’intervention au Congo. Notre souhait est de mettre ce secteur en avant, à travers un projet que nous soutenons dans le nord du Congo précisément au Parc de Nouabalé Ndoki, dont la mise en œuvre est assurée par l’Ong WCS. La figure et la personnalité d’Esther qui a été choisie pour incarner le visage de la campagne sont parfaitement cohérents avec ce désir de montrer cette Afrique engagée et dans le cas d’Esther, d’une jeune femme africaine au service de l’environnement.
Depuis 2014, l’UE au Congo soutient l’ONG Wildlife Conservation Society dans son rôle de partenaire du Gouvernement pour la gestion du Parc national Nouabalé-Ndoki. Situé dans une zone difficile d’accès au Nord-est du pays, le Parc est confronté à d’importants défis liés à la gestion d’une aire protégée y compris à l’échelle du paysage c’est-à-dire en prenant en compte les interactions avec la périphérie du Parc (par exemple, les concessions forestières) ; les conflits homme-faune (notamment avec les éléphants) ; le braconnage ; ou encore le développement socio-économique des communautés locales et la prise en compte de leurs intérêts dans la gestion des ressources naturelles. Grâce en partie au financement de l’UE, le Parc dispose d’un système de gestion pérenne et attractif avec la création d’une fondation suite à la signature d’un accord public-privé entre le Gouvernement congolais et WCS. L’unité de gestion du Parc est opérationnelle et efficiente dans ses missions : recherche, lutte contre le braconnage, soutien aux communautés victime des dégâts causés par le passage des éléphants dans les champs y compris au travers de la mise en place de solutions pérennes ; développement communautaire (pêche durable, tourisme communautaire, appui aux chaînes de valeur, fonds de développement villageois, etc.).
La gouvernance participative au Congo, une réponse aux enjeux du développement urbain
Depuis 2021, dans le cadre du projet Villes résilientes en République du Congo, l’UE participe à la mise en place d’espace de dialogues dans les villes secondaires de Nkayi et Owando. Ces espaces de dialogues associent tous les acteurs de la ville : autorités locales, société civile, secteur privé ; d’abord au niveau des quartiers puis au niveau de la Commune. C’est dans ces cadres que sont discutés les questions de mise en place d’un service de gestion des déchets, un service pilote de tri-compostage, la construction de latrines pour les écoles, la mise au point d’un catalogue d’installations sanitaires pour les artisans locaux, etc. Cette approche participative permet ainsi d'échanger, d'imaginer et d'inventer collectivement des solutions pour le bénéfice du plus grand nombre. Mais l’appui de l’UE se veut plus global et s’accompagne d’un volet d’appui stratégique et technique auprès des mairies et d’un volet travaux de gestion des eaux de pluie et des érosions dans les deux localités. Au final, toutes ces actions visent à maximiser l’attractivité des villes secondaires de Nkayi et Owando afin d’y maintenir des jeunes toujours tentés de migrer vers les grandes villes et leur permettre de trouver une solution à leur situation économique et professionnelle tout en les rendant acteurs du développement de leurs villes.
La diversification économique au Congo
Le principe de la deuxième phase du Programme de renforcement des capacités commerciales et entrepreneuriales est de faire émerger une génération de (très) petites et moyennes entreprises solides, solidaires et compétitives, notamment portées par de jeunes entrepreneurs qui prennent de plus en plus d’initiatives. A travers le renforcement de quatre chaînes: Maïs/aviculture ; Fruits/légumes/produits forestiers non ligneux ; Bois/Menuiserie et Manioc et 24 clusters structurés dans tout le pays, 36 projets éligibles ont été identifiés pour un appui en équipements et/ou en expertise. Deux laboratoires ont été équipés pour l’analyse des produits agro-alimentaires en vue de leur certification et de leur exportation, notamment vers l’Europe. Par ailleurs, trois outils innovants pour informer les investisseurs et les entreprises sur l’environnement des affaires au Congo et de les accompagner dans leurs démarches de création ont été crées :
- la plateforme www.liziba.cg, portail des investisseurs au Congo,
- le Helpdesk pour le développement de solutions numériques et
- le Cemaco, un centre de justice arbitrale pour le règlement amiable des litiges commerciaux.
Grâce au soutien de l’UE, l’ensemble de ce dispositif a pour objectif de contribuer à l’amélioration du climat des affaires au Congo.
La forêt congolaise, joyau à préserver
Depuis 2013, l’UE est un acteur de premier plan dans la préservation de la forêt congolaise. Gros importateur de bois, l’UE est en effet en première ligne en matière de gouvernance forestière, ce qui lui confère une responsabilité dans le suivi de la manière dont ce bois est exploité. Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre de l’APV-FLEGT, un accord visant à s’assurer que tous les bois et produits dérivés en provenance de la République du Congo ont été produits conformément à la loi en vigueur, l’UE s’engage auprès du Gouvernement, de la société civile et des industriels du secteur à les accompagner dans ce processus de changement. Les communautés locales des zones d’exploitation du bois sont également associées afin de garantir une approche plus inclusive de la gestion durable des forêts.
Notre héroïne : Esther Nkoussou
Esther Nkoussou, est assistante de recherche au camp de Mondika au cœur du parc national de Nouabalé-Ndoki, protégeant les gorilles indigènes de la région et travaillant à inverser le changement climatique. La gestion de ce parc est assurée par l’ONG Wildlife Conservation Society (WCS) qui emploie Esther. Elle est la première femme assistante de recherche à Mondika en quinze ans, bien que le programme croit en un leadership féminin fort. Au Congo, les femmes sont amenées à croire que la forêt n'est pas un environnement adéquat en raison des conditions de vie difficiles. Esther veut changer cette perception et espère que son histoire motivera plus de femmes à occuper des emplois « masculins ».
Esther marche jusqu'à 8 heures par jour pour collecter des données sur les trois groupes de Gorilles de la forêt de Mondika afin d'alimenter une base de données vieille de 20 ans sur les mœurs et l'évolution des Gorilles.
"Mon travail a attiré l'attention, certains pensant que c'est courageux, car peu de femmes font ce que je fais, et certaines doutaient de moi. Cela m'a encore plus motivé. » dit Esther.
L'Union européenne a soutenu l'initiative d'Esther au camp de recherche de Mondika en fournissant les fonds et les ressources nécessaires pour poursuivre le travail d'inversion du changement climatique, car la valeur des forêts s'étend bien au-delà des frontières du Congo.