RELATIONS AVEC L'UE
L’Union européenne et la Mauritanie
Le partenariat entre la Mauritanie et l'Union européenne est basé sur un dialogue politique régulier, des relations économiques et commerciales, et une coopération couvrant de nombreux domaines prioritaires, y compris une aide humanitaire significative.
Relations Politiques
La Mauritanie est signataire de l’accord de Samoa, le cadre juridique dans lequel s’inscrivent les relations de partenariat entre l’UE et les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Cet accord, signé en novembre en 2023, remplace l’accord de Cotonou (2000-2023) et la Convention de Lomé (1975-2000). Il établit des principes communs dans des domaines prioritaires tels que les droits humains et la démocratie, la paix et la sécurité, le développement humain et social, le développement économique durable et inclusif, la durabilité environnementale et le changement climatique, et la migration et la mobilité. Il définit également le cadre et les modalités du dialogue de partenariat qui se tient régulièrement entre l’UE et la Mauritanie. Le dernier en date s’est tenu le 20 février 2024.
Les relations entre l’UE et la Mauritanie sont solides et s’approfondissent. Alors que la coopération avait été suspendue lors des coups d’Etat de 2005 et de 2008, une reprise complète de cette coopération a eu lieu en 2020, suite à l’accord de Dakar en 2009 rétablissant l’ordre constitutionnel et dans lequel l’engagement à renforcer la gouvernance, le respect des droits humains, la participation de la société civile, le dialogue avec l'opposition et l'ouverture des médias a été pris par le Gouvernement. La reprise complète de la coopération est effective depuis 2010. Depuis, le partenariat UE-Mauritanie n’a cessé de se renforcer et de se densifier pour favoriser le développement économique et social du pays, avec des programmes de coopération dans divers domaines tels que la pêche, le développement rural, la sécurité alimentaire, la gouvernance, la sécurité et les droits humains. L’UE est aussi un partenaire clé dans la lutte contre le terrorisme et l’amélioration de la sécurité en Mauritanie et dans la région du Sahel.
Pendant la pandémie de Covid-19, l’Équipe Europe a soutenu le Plan national multisectoriel de réponse au Covid-19 en Mauritanie avec 35 millions d’euros, en soutenant l'économie, les revenus des ménages modestes, la sécurité alimentaire, et les petites et moyennes entreprises (PME). L'UE et ses États membres ont également soutenu la campagne de vaccination, via l’envoi de doses de vaccins en Mauritanie grâce à l’initiative Covax.
Ce partenariat solide se traduit par des échanges réguliers au plus haut niveau, et s’est traduit par une série de visites de haut niveau sur l’année qui vient de s’écouler : visite du Vice-Président de la Commission européenne en octobre 2023, visite du Président mauritanien à Bruxelles pour le Forum « Global Gateway » (octobre 2023), visite de la présidente de la Commission européenne accompagnée du président du gouvernement espagnol (Février 2024), visite de la Commissaire en charge des Affaires intérieures (Mars 2024) et visite de la Directrice du Département Afrique du Service européen de l’Action Extérieure (Mai 2024).
A l’occasion du déplacement de la Commissaire en charge des affaires intérieures à Nouakchott, un partenariat et un dialogue en matière de migration ont été lancés, à travers la signature d’une déclaration conjointe avec le Ministre de l’Intérieur (en savoir plus : https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_24_1335).
Ce partenariat en matière de migration avec la Mauritanie établit une coopération fondée sur la solidarité, la responsabilité partagée et le respect des droits humains fondamentaux. Il repose sur cinq piliers :
- Création de perspectives d'emploi: en renforçant l'accès à la formation professionnelle et l'accès au financement pour les entreprises et en améliorant les aptitudes et les compétences des jeunes Mauritaniens, en particulier les femmes.
- Protection et asile: en appuyant les efforts de la Mauritanie pour faire face à l'arrivée de réfugiés, en commençant par les capacités d'accueil destinées à protéger les plus vulnérables.
- Promotion de la migration légale: en encourageant la mobilité, notamment celle des étudiants, des chercheurs et des entrepreneurs, ainsi qu'en étudiant encore comment renforcer la mobilité circulaire et l'accès au marché de l'emploi de l'UE pour les Mauritaniens vivant en Europe et les aider à s'intégrer.
- Renforcement de la coopération pour prévenir la migration irrégulière: l'objectif est de lutter contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains, en protégeant les victimes, au moyen d'enquêtes conjointes, d'une sécurité renforcée et d'une coopération opérationnelle. La coopération sera également renforcée en matière de retour et de réadmission en ce qui concerne les Mauritaniens en séjour irrégulier dans l'UE, dans le respect de leurs droits et de leur dignité.
- Renforcement de la gestion des frontières: en intensifiant la coopération en matière d'opérations de recherche et de sauvetage et en accroissant les capacités des autorités chargées de la gestion des frontières, notamment grâce à une coopération renforcée avec Frontex, en particulier en ce qui concerne la formation et les équipements.
Relations Économiques et Commerciales
Le partenariat entre la Mauritanie et l’Union européenne (UE) s’inscrit dans le cadre de l’accord de Samoa qui est le nouvel accord de partenariat entre l’Union européenne et les membres de l'Organisation des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) depuis janvier 2024. Cet accord servira de cadre juridique global aux relations entre les deux parties pour les vingt prochaines années. L'accord vise à renforcer la capacité de l'UE et des pays ACP à relever ensemble les défis mondiaux.
L’Union européenne, qui compte parmi les principaux bailleurs internationaux en Mauritanie, octroie des dons à l’État mais aussi des prêts y compris pour le secteur privé. C’est dans ce cadre que la Banque européenne d'investissement (BEI), avec le soutien de la Commission européenne, signe des conventions de prêts avec des banques commerciales en Mauritanie. L’objectif est de renforcer l’accès au financement au secteur privé pour faciliter la diversification de l’économie mauritanienne et les opportunités d’emploi. Les prêts devront prioritairement financer des initiatives portées ou bénéficiant aux jeunes et aux femmes ainsi que le développement durable du pays. La BEI quant à elle fournit d’autres appuis destinés à l’installation d’un data-center sécurisant le processus de digitalisation de l’économie du pays, et à la construction du deuxième câble sous-marin à fibre optique pour gérer des volumes croissants de données et améliorer la connectivité.
L’Europe est le premier partenaire commercial de la Mauritanie. La Mauritanie est signataire depuis 2018 de l’Accord de Partenariat Économique (APE) régional avec 16 autres pays africains de la CEDEAO et l’UEMOA. Cet accord, qui n’est pas encore entré en vigueur (en l’absence de signature par le Nigéria) vise à ouvrir de nouvelles opportunités commerciales pour les investisseurs européens, à stimuler l'investissement et à développer les capacités de production en Afrique de l'Ouest. A ce jour, la Mauritanie bénéficie du régime commercial « Tout sauf les armes » (TSA) qui supprime les droits de douane et les contingents pour toutes les importations de biens vers l’UE, à l’exception des armes et des munitions. La Mauritanie a également signé l’Accord de Partenariat pour la Pêche Durable (APPD), le plus important accord de pêche de l’UE, permettant aux navires européens de pêcher dans les eaux mauritaniennes en échange de contributions financières.
Afin de développer un climat des affaires favorable aux investissements et d’accompagner la croissance économique du pays, l'UE a impulsé en 2024 la création du « Club d’Investisseurs Européens en Mauritanie (CIEM) ». Le Club est représenté par des investisseurs européens basés en Mauritanie ou désirant s’y installer pour accompagner le développement du pays et renforcer les liens économiques et commerciaux entre la Mauritanie et l’Union européenne.
Appui au Nexus Sécurité – Développement
Face aux défis sécuritaires de la région et l’instabilité du Sahel et parce qu’il ne saurait y avoir de développement sans sécurité, l’UE et la Mauritanie unissent leurs forces pour renforcer la sécurité régionale. L’UE est engagée sur le terrain, à travers la mobilisation de plusieurs instruments dont la Facilité africaine pour la Paix (FAP) et la Facilité européenne pour la Paix (FEP), pour la consolidation de la présence de l’Etat sur tout le territoire mauritanien, le renforcement des capacités de l’Etat à lutter contre les trafics illicites, la lutte contre le terrorisme, et une gestion renforcée des frontières terrestres et maritimes. La Cellule de Conseil et de Coordination Régionale de l’UE pour le Sahel (RACC) est présente en Mauritanie depuis juin 2019, dans le cadre d’une mission civile régionale de Politique de sécurité et de défense commune (PSDC). Son action s’inscrit dans le cadre de l’approche intégrée au Sahel, et a pour objectif de soutenir les structures et pays du Sahel, afin d’appuyer le renforcement de la coopération régionale et les capacités opérationnelles de défense et sécurité intérieure. |
Dialogue avec la Société Civile
Un des objectifs du partenariat UE-Mauritanie est de favoriser l'émergence d'une société civile active, organisée et impliquée dans l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies de développement et sectorielles du pays. Dans ce but, l'UE encourage le dialogue entre institutions et citoyens, et invite les Organisations de la Société Civile (OSC) et l'État à contribuer à tout exercice de planification avec leurs visions complémentaires.
Des rencontres régulières sont organisées entre les acteurs de la société civile, les organisations de défense des droits de l'homme et les représentants des États membres de l'UE en Mauritanie, ainsi qu’avec les partenaires techniques et financiers (PTF). Ces réunions ont pour but d'évaluer ensemble la situation du pays, de comprendre les besoins et demandes des acteurs locaux, et de donner la parole aux associations de la société civile afin d'orienter les politiques et les actions de coopération et de développement.
Plusieurs programmes de financement ont été mis en place pour soutenir la société civile, la bonne gouvernance et la culture. Le PASOC (2006-2011) et le (PESCC 2013-2016) ont contribué à structurer et renforcer les organisations de base, ainsi qu'à faciliter le dialogue entre l'État et les organisations de la société civile. Depuis 2014, une feuille de route favorise une approche coordonnée entre l'Union européenne et ses États membres en ce qui concerne l'engagement avec la société civile en Mauritanie, dans un environnement propice où compétence et dialogue sont clés. La Feuille de Route 2022-2025 a été signée en septembre 2023 par les Ambassadeurs des États membres de l’UE.
Depuis 2016, le programme thématique d’appui aux « Organisations de la société civile » accompagne et soutient les activités et le renforcement des associations mauritaniennes en partenariat avec des ONG locales et internationales. Actuellement, ce soutien se manifeste à travers le projet Graines de Citoyenneté, en partenariat avec la coopération française, qui favorise et renforce le rôle de la jeunesse et la cohésion sociale. Ce programme est complété par d’autres instruments et projets, tels que : l’EIDHR, qui soutient les défenseurs de droits humains ; le projet SEMAH de Prévention de Conflits et Promotion du Dialogue Interculturel, visant à améliorer et augmenter l'offre de services et l’implication des jeunes grâce notamment au soutien des OSC dans la prévention des conflits et la radicalisation violente ; ainsi que par diverses initiatives sectorielles dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'emploi, des pêches, de la justice, l’environnement, et transversalement la promotion des droits, de l’autonomie et le leadership des femmes.
En 2021, la nouvelle Loi mauritanienne sur les Associations, Fondations et Réseaux a été approuvée, facilitant l'enregistrement des OSC avec un passage à un régime déclaratif tout en maintenant un système de suivi et de contrôle. C’est un cadre important pour la professionnalisation des associations mauritaniennes et une coordination en réseau, encouragées par l’Union européenne notamment au sein du Cadre de Coordination Société Civile qui regroupe les partenaires techniques et financiers (PTF) qui accompagnent la société civile et via le suivi de la mise en œuvre de la Feuille de Route en cours.
Coopération au Développement
Le partenariat entre la Mauritanie et l’Union européenne date de plus de cinquante ans. Il a évolué en fonction des priorités de développement du pays et des politiques de partenariat de l’Union européenne.
L’Union européenne est fortement engagée dans le développement inclusif et durable de la Mauritanie et l’accompagne à travers ses différents instruments financiers et techniques. Actuellement, l’instrument de voisinage, de développement et de coopération internationale (NDICI) – « Global Europe », en vigueur pour la période 2021-2027, constitue le principal instrument de l’UE pour les partenariats internationaux sur le développement durable, le changement climatique, la démocratie, la gouvernance, les droits de l’homme, la paix et la sécurité.
Dans le cadre de la programmation 2021-2024, une enveloppe de 125 millions d’euros a été mise à disposition pour le développement de la Mauritanie afin de poursuivre les priorités suivantes : le développement humain, la transition vers une économie verte et bleue, et la gouvernance. De plus, pour renforcer le partenariat et accompagner le pays dans les nouveaux défis, une enveloppe de 50 millions d’euros additionnels avait été annoncée en novembre 2022 par le Président du Conseil européen, Charles Michel, lors de sa visite en Mauritanie et une autre de 210 millions d'euros supplémentaires a été annoncée par la Présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, lors de sa visite le 8 février 2024. Ces financements viennent s’ajouter aux ressources déjà disponibles à travers d'autres instruments tels que le Fonds européen de développement (FED), le Fonds fiduciaire pour l’Afrique (FFUE), l’Instrument de Coopération au Développement (ICD), entre autres.
Les financements s’inscrivent dans le cadre de la stratégie « Global Gateway » de l’UE qui vise à soutenir un développement durable, inclusif et écologique en Mauritanie. Trois Initiatives Equipe Europe (Team Europe Initiative) œuvrent dans le cadre du « renforcement du développement humain », de « la transition vers une économie verte et bleue » et de « l’écosystème de l’hydrogène vert » avec les pays membres présents en Mauritanie : l’Allemagne, l’Espagne, la France et l'Italie.
Ils serviront également à soutenir le partenariat sur les migrations entre la UE-Mauritanie, signé le 8 mars 2024 entre les deux parties, et les actions de l’Initiative Equipe Europe sur la route migratoire de l’Atlantique ; ainsi que le renforcement de la stabilité en Mauritanie.
Pour en savoir plus : https://international-partnerships.ec.europa.eu/countries/mauritania_en
Pêche et Affaires Maritimes
35 ans de relations dans le secteur de la pêche (1987-2022)
Dans le secteur de la pêche et des affaires maritimes, les relations entre l'Union européenne et la Mauritanie sont anciennes, riches et en constante évolution. Elles sont le reflet de l’histoire, des échanges humains et commerciaux, d’intérêts économiques convergents et des relations diplomatiques et de coopération qui se sont nouées au lendemain de l’indépendance de la Mauritanie.
Depuis plusieurs siècles, la richesse des côtes mauritaniennes en ressources halieutique a attiré navires de pêche et commerçants européens.
Les intérêts communs des pêcheurs européens, le désir de la Mauritanie de mieux tirer bénéfice de ses importantes ressources et la demande croissante de poisson dans le monde ont conduit la Mauritanie et la Communauté Economique Européenne de l’époque à se rapprocher dès 1987 pour signer un accord de partenariat dans le secteur de la pêche. L’objectif était à l’époque de dépasser une simple relation commerciale et de voisinage pour établir en commun une relation stratégique durable.
En 2022, l'Union européenne (UE) et la Mauritanie sont l’un pour l’autre les plus gros partenaires dans le secteur des pêches. Nous sommes liés par un Accord de partenariat de pêche durable (APPD) signé en 2021 qui s'inscrit pleinement dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer (UNCLOS) et dont la mise en œuvre est déclinée dans le cadre de protocoles de mise en œuvre. Dans une perspective de durabilité et dans le respect des principes énoncés dans la convention UNCLOS, l'Union européenne négocie sur la base des meilleurs avis scientifiques disponibles des possibilités de pêche prenant en compte les besoins de la flotte mauritanienne et de sa propre flotte.
Le protocole en vigueur (2021 - 2026) autorise les pêcheurs européens à pêcher chaque année jusqu’à 288 000 tonnes de poissons et crevettes dans le cadre de différentes pêcheries. En échange d’un accès à ses zones de pêche, la Mauritanie reçoit de l'UE une contribution financière annuelle (57,5 millions EUR les deux premières années du protocole en cours ; révision de cette contribution à partie de la 3ème année) et un appui au secteur des pêches (16,5 millions EUR sur 5 ans). En outre, les redevances annuelles des armateurs liées aux licences et aux captures pour les armateurs s'élèvent à 36, 5 millions EUR par an, si les quotas sont pleinement pêchés. Par ailleurs, 2% des captures pélagiques (potentiellement 4 950 t/an) sont remises à la Société Nationale de Distribution du Poisson (SNDP) chargée de les distribuer à bas prix aux populations mauritaniennes nécessiteuses.
Du point de vue commercial, la première destination en valeur des exportations de poissons frais ou congelés reste l’UE (33 % des exportations en valeur, soit environ 180 M EUR pour 44 000 t, données 2020). Cette ouverture vers le marché européen est rendue possible en particulier grâce à la coopération fructueuse entre l'inspection sanitaire mauritanienne (ONISPA) et les services chargés de la santé et de la sécurité sanitaire de l’alimentation de l'UE (DG SANTE). La procédure d'exportation requiert aussi un mécanisme efficace de coopération entre le Port de Nouadhibou, les Garde-côtes (inspection, décompte des captures), l'ONISPA et les douanes afin de transborder/débarquer et exporter les captures européennes depuis Nouadhibou et Nouakchott.
Globalement, les activités liées à la pêche entre l'Europe et la Mauritanie sont unes des principales sources de devises étrangères pour ce pays de la bande sahélienne (hors activités minières : fer, or, cuivre). Elles génèrent des relations économiques, sociales et humaines intenses. Environ 60 % des marins exerçant sur les navires européens sont mauritaniens. Les activités liées à la pêche des européens en Mauritanie représentent une source d'emplois significative, aussi bien en mer qu'à terre. Ces synergies résultent notamment des financements en appui au secteur dont bénéficient l'Académie navale (formation technique secondaire et supérieure).
L'APPD permet aussi de renforcer la gouvernance durable des pêches en Mauritanie, notamment par la coopération entre scientifiques dans le cadre du Comité scientifique conjoint, organe créé par le partenariat. Outre la recherche halieutique (IMROP), cet APPD contribue également à financer la surveillance et le contrôle des pêches (Garde-côtes), le contrôle sanitaire à l’export (ONISPA), ainsi que le fonctionnement d'aires marines protégées (Banc d'Arguin, Diawling, BACOMAB) participant ainsi à la préservation des ressources halieutiques.
Ce financement est un des résultats tangibles des financements en appui au secteur présent dans les accords de pêche depuis le premier accord signé en 1987. Il représente un apport significatif au développement du secteur (pêche artisanale, industrielle, commerce) et à sa crédibilité à l'échelle internationale. Les bénéficiaires incluent les institutions chargées de la surveillance des pêches, la recherche halieutique, les infrastructures portuaires (Nouakchott, Nouadhibou, Tanit), la formation, l'inspection sanitaire, les chantiers navals, le Parc national du Banc d'Arguin, le Parc national du Diawling et le Fonds fiduciaire BACOMAB. L'appui sectoriel de l’accord de pêche n'est pas le seul instrument que l'Union européenne met à disposition de la Mauritanie pour développer son secteur des pêches. En effet, le fonds fiduciaire d’urgence pour l'Afrique, le Fonds européen de développement (projets régionaux, appui à la société civile) et le NDICI, sont mobilisés de manière cohérente et complémentaire. Ils appuient la mise en œuvre de la Stratégie nationale du secteur des pêches et de l'économie maritime, respectant les objectifs stratégiques européens. Le fonds fiduciaire d’urgence permet le développement de valeur ajoutée dans la pêche artisanale ainsi que la création d’emplois décents dans ce domaine, les projets régionaux soutiennent la coopération régionale et la lutte contre la pêche illégale (PESCAO) et l'utilisation d'images satellitaires (MESA).
La ligne thématique "société civile" vise le renforcement et la structuration des professionnels de la pêche artisanale. Dans le secteur industriel privé, la Banque européenne d'investissement a accordé avec succès deux prêts à des fleurons de l'industrie mauritanienne, à savoir la MIP-Frigo à Nouakchott et la SEPH à Nouadhibou, de même qu’elle a contribué au dragage du port minéralier de Nouadhibou.
Pour en savoir plus: https://oceans-and-fisheries.ec.europa.eu/fisheries/international-agreements/sustainable-fisheries-partnership-agreements-sfpas/mauritania_en
Aide humanitaire
Située entre le Maghreb et le Sahel, la Mauritanie est l'un des pays les plus pauvres du monde, subissant des chocs récurrents comme ses voisins sahéliens. Plus de 30 % de sa population vit dans une pauvreté multidimensionnelle, manquant d'accès aux soins de santé, à l'éducation et à des conditions de vie acceptables.
Depuis 2007, l'UE apporte une aide humanitaire à la Mauritanie, intervenant d'urgence dans les zones les plus touchées par l'insécurité alimentaire et la malnutrition, renforçant ainsi la capacité des institutions mauritaniennes à faire face à ces crises.
Ces dernières années, la Mauritanie fait face à une augmentation des déplacements forcés, exacerbée par la crise au Mali voisin. L'aide humanitaire de l'UE a soutenu les réfugiés maliens vulnérables, les aidant à traverser la période de soudure. La Mauritanie abrite le plus grand camp de réfugiés maliens, qui affluent depuis 2012 pour échapper à l'insécurité et à la violence. En raison de la persistance de l'instabilité au Mali, l'afflux de réfugiés continue d'augmenter, et leurs perspectives de retour restent très limitées. Le camp dépasse désormais la taille de la plupart des agglomérations urbaines mauritaniennes, et beaucoup de réfugiés y vivent depuis dix ans.
Les besoins humanitaires incluent l'accès aux services de base, la protection et l'aide alimentaire, car les réfugiés vivent dans une zone déjà affectée par les sécheresses, les conflits agro-pastoraux et la faible résilience des communautés d'accueil. Les besoins immédiats des réfugiés, des rapatriés et des communautés d'accueil aggravent les besoins à long terme du pays.
Les efforts humanitaires de l’UE s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie de sortie responsable et progressive. L'UE a impliqué des partenaires locaux et nationaux dans la mise en œuvre de sa réponse, qui est coordonnée de manière synergique avec les acteurs européens du développement, de la politique étrangère et d'autres domaines divers.
Pour en savoir plus : https://civil-protection-humanitarian-aid.ec.europa.eu/where/africa/mauritania_fr
Global Gateway