RELATIONS AVEC L'UE
L’Union Européenne et le Mali
Coopération
Au fil des décennies et des conventions de partenariat successives, la collaboration entre le Mali et l’UE couvre le dialogue politique et la coopération dans plusieurs secteurs cruciaux pour le pays.
La coopération entre la Communauté européenne d’abord, puis l'Union européenne et les pays d’Afrique, Caraïbes et Pacifique, devenue aujourd’hui l’Organisation des Etas ACP (OEACP), est instituée depuis plusieurs décennies par les différentes Conventions ou Accords de Yaoundé, Lomé et Cotonou. Un nouvel accord de partenariat UE-ACP a été adopté pour servir de nouveau cadre juridique aux relations entre l'UE et les 79 pays de l’OEACP, il sera appliqué dès sa ratification, à l’automne 2023.
La coopération Union européenne – Mali est bien ancrée, dense, substantielle et en évolution constante, dans le sens d'un élargissement et d'un renforcement. Elle s’est établie avant l’indépendance du pays, en 1958.
Depuis cette date, à travers son instrument historique qu’est le Fonds Européen de Développement (FED) et à partir de juin 2021, avec le nouvel « Instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale » (le NDICI-Global Europe selon l’acronyme anglais du Neighborhood, Development and International Cooperation Instrument), l’Union européenne a soutenu le Mali, de manière continue, dans les domaines du développement rural, de l'environnement, de l’aide humanitaire, des infrastructures routières, du développement urbain et social, de l’appui institutionnel et de la culture.
En quelques chiffres, le document de stratégie pour la mise en œuvre du 11ème FED au Mali, couvrant les années 2014 à 2020, a porté sur 615 millions d'euros, soit 403 milliards de FCFA. Le Programme Indicatif Multiannuel (PIM) Mali 2021-2027 quant à lui, dispose d’un budget de 373 millions d’EUR pour la première période 2021-2024, en attendant la dotation pour la deuxième période de mise en œuvre.
Par ailleurs, l’UE intervient également au niveau régional, avec des financements encore en cours du Programme indicatif régional du FED ainsi que les nouvelles actions régionales du NDICI.
Future Programmation Conjointe européenne
Les Européens (l'Union européenne, les Etats Membres de l'UE présents au Mali, la Suisse, la Norvège, la Finlande et la Banque Européenne d’Investissement) ont validé une Programmation Conjointe européenne (PCe) qui a identifié sur la période 2020-2024, trois objectifs pour aider à la reconstruction d'un Mali apaisé:
- Un meilleur fonctionnement de l'Etat au service de sa population.
- Une croissance économique soutenable créatrice d'emplois.
- Le développement du capital humain afin d'assurer l'avenir du pays.
Le Programme Indicatif Multiannuel 2021 -2027 pour le Mali vient s'inscrire totalement dans les objectifs et dans les axes d'intervention de la PCe. En intégrant l’analyse conjointe des risques et vulnérabilités, les besoins du pays et les politiques menées par son gouvernement (dont en priorité le CREDD), en continuité optimale des programmes et projets déjà en cours et en tenant compte des priorités décidées par la Commission et le Conseil de l’UE (tels la lutte contre le réchauffement du climat, le renforcement du secteur privé, l'égalité des genres ou la lutte contre la migration irrégulière), les axes de la programmation NDICI sont envisagés en appui à la PCe:
- Amélioration du Fonctionnement de l’Etat.
- Création d'emplois favorisant l'économie verte.
- Réponse aux besoins humains essentiels/de base.
Comparativement aux précédents Fonds Européen de Développement (FED), le NDICI met aussi l'accent sur de nouveaux modes de financement et sur les cohérences qui peuvent être recherchées, par exemple avec d’autres partenaires, les Etats Membres de l'UE mais aussi les banques de développement, pour augmenter l'impact des appuis européens. Outre les fonds programmables "classiques" en dons, il y a aussi le Fonds Européen de Développement Durable (EFSD+) qui grâce à un mécanisme de garantie extérieure doit amplifier les impacts des fonds disponibles.
De plus, vu le succès de l’approche Équipe Europe pour la réponse coordonnée et globale de l’UE et de ses États membres face à la pandémie de COVID-19, cette même approche est rapidement devenue l’épine dorsale de la coopération européenne au Mali, où trois thèmes ont été retenus pour mieux travailler ensemble et obtenir des résultats transformationnels et visibles dans trois Initiatives Équipe Europe : la stabilisation, l’environnement et la jeunesse.
L’action conjointe dans ces trois domaines ainsi que les financements du Programme Indicatif Multiannuel (PIM) UE-Mali, vont également permettre à cette coopération de s’inscrire dans le programme d’investissement « Global Gateway » Afrique-Europe, qui vise à soutenir l’Afrique en vue d’une reprise et d’une transformation solides, inclusives, vertes et numériques. Des efforts conjoints et soutenus seront consentis par l’UE et ses Etats membres pour une accélération de la transition écologique, de la transition numérique, de la croissance durable et de la création d’emplois décents, ainsi que pour l’amélioration de l’éducation et de la formation au Mali.
Relations Politiques
Face à une situation politique et sécuritaire instable depuis plusieurs années, l’Union européenne (l'UE) soutient les maliens en vue d’une sortie de crise et accompagne le Mali sur la voie d’un développement durable
La coopération de l'UE avec le Mali porte essentiellement sur la gouvernance politique et économique, le renforcement des capacités institutionnelles, la sécurité et l'intégration régionale.
Dans le domaine politique, la collaboration englobe :
- Un soutien politique aux pourparlers de paix et de réconciliation au Mali et à la modernisation de l’État.
- Une prise en compte des dynamiques régionales affectant le Mali, notamment sur les questions de sécurité.
L’action diplomatique
L’UE s’est impliquée concrètement sur la scène politique malienne en 2013, notamment par sa participation à la signature des Accords de Ouagadougou (18 juin 2013) qui ont permis un cessez-le-feu dans le Nord du pays et l’organisation d’élections générales. Dans ce contexte, l’UE a déployé une Mission d’Observation pour les élections présidentielles de 2013, un appui au processus électoral financé à hauteur de 17 millions d’euros.
En 2018, l’UE a déployé une autre Mission d’Observation pour les élections présidentielles. L'Union européenne appuie la mise en œuvre de l'Accord de paix au Mali signé en 2015 et est membre de la médiation internationale dans le cadre du suivi de l'Accord.
L’action sécuritaire
Cet engagement s’articule autour de plusieurs interventions :
La Mission de l’EUTM Mali (European Training Mission). Établi en février 2013, le mandat de cette mission s’effectue dans le cadre de la politique défense et de sécurité commune (PSDC).
Depuis janvier 2015, une mission similaire (EUCAP Mali) opère au bénéfice de la police, de la gendarmerie et de la garde nationale. L’engagement de l’UE dans ce domaine se poursuit avec la Mission EUCAP Sahel Mali et à travers d’autres instruments et programmes définis en concertation avec les autorités maliennes.
Relations économiques
Les relations de l’Union européenne avec le continent africain sont basées sur le respect mutuel et la solidarité. Elles visent, par le dialogue et un partenariat multiforme, à améliorer le bien-être des populations, en se basant sur la bonne gouvernance et l’État de droit, et sur l’optimisation des effets du commerce et de l'investissement comme moyens de réduire la pauvreté et de favoriser le développement économique et social.
Le partenariat entre l’Union européenne et l’Afrique s’appuie sur deux instruments majeurs : l’Accord de Cotonou qui régit les conditions de la coopération au développement entre l’Union européenne et les pays dits ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et une approche continentale dénommée « Stratégie conjointe UE-Afrique » (JAES). Le partenariat UE-Afrique préconise une approche innovante et ambitieuse dans tous les domaines d’intérêt commun, sur le principe de l’égalité politique entre partenaires, mais tenant compte des différences structurelles et de niveau de développement qui justifient des solutions adaptées dans certains cas.
L’Union européenne occupe une place marginale dans les exportations maliennes. Cependant, lorsqu’on exclut le secteur aurifère, la structure des exportations change légèrement et l’UE (28 Etats) apparait plus nettement dans les exportations occupant une part autour de 9.2%.
L’UE a vu sa part dans les importations maliennes se contracter légèrement passant de 26,9% en 2010 à 23,7% en 2016. Cette part est tirée vers le bas par la chute des importations en provenance de la France, qui ont été réduites presque de moitié entre 2010 et 2016. La France recule ainsi au quatrième rang des partenaires commerciaux du Mali derrière le Sénégal, la Chine et la Côte d’Ivoire.
L’Accord de Partenariat Economique (APE) entre l’Afrique de l’Ouest et l’UE qui est censé remplacer l’Accord de Cotonou pour les aspects de nature commerciale des relations entre l’UE et le Mali et qui devrait permettre une ouverture progressive des respectifs marchés, n’est pas encore entré en vigueur à cause du retard de la signature par le Nigéria. Par conséquent, au Mali, il s’applique toujours le régime « Tout sauf les armes » qui établit la possibilité pour le Mali d’exporter tout produit (sauf les armes) sans droits de douane. Toutefois, contrairement à l’APE, il s’agit d’une initiative unilatérale de l’UE qui peut être révoquée à tout moment.
Aide humanitaire
Le bureau du service de l’UE à l’aide humanitaire et à la protection civile (ECHO) a été rouvert à Bamako en 2012, afin de mieux répondre aux besoins humanitaires résultants de la crise au Mali depuis l'éclatement du conflit armé dans le Nord du pays. Ses interventions se sont progressivement étendues au Centre et au Sud du Mali.
En réponse à la crise humanitaire vécue au Mali, un effort considérable a aussi été déployé par l’UE à travers avec ECHO. L’assistance humanitaire appuie la couverture des besoins les plus pressants dans les domaines de la sécurité alimentaire, la santé et la nutrition, les déplacements de population, l’éducation, la prévention des risques de catastrophe et la protection (en particulier en liaison avec les questions de genre). Cet appui est déployé dans la majeure partie des Cercles du Nord et du Centre, ainsi que dans certains Cercles du Sud.
ECHO a également mobilisé son service aérien, ECHO flight, afin de faciliter l'accès aux programmes humanitaires et aux populations.
Réfugiés et déplacés
Environ 370 000 Maliens vivent déplacés à l'intérieur du pays et plus de 150 000 réfugiés sont enregistrésdans les pays limitrophes. La plupart des réfugiés dépendent entièrement de l'aide pour leurs besoins essentiels tels que la nourriture, la santé, l'eau et la protection qui sont en partie couverts par ECHO.
Insécurité alimentaire et nutritionnelle
Dans l'ensemble du Sahel et au Mali, l'insécurité alimentaire et nutritionnelle est récurrente et donne lieu à une urgence quasi permanente dans certaines zones. ECHO a participé au niveau régional à une meilleure prise de conscience de la malnutrition en finançant des programmes de prise en charge nutritionnelle, d'accès aux soins, d'accès à l'eau potable et de sécurité alimentaire.
La coopération au développement
Représente un outil essentiel pour rétablir la paix et l'unité du pays
La coopération Union européenne – Mali s’est établie en 1958.
Depuis cette date, à travers son instrument historique qu’est le Fonds Européen de Développement (FED) et à partir de juin 2021, avec le nouvel « Instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale » (le NDICI-Global Europe selon l’acronyme anglais du Neighborhood, Development and International Cooperation Instrument), l’Union européenne a soutenu le Mali, de manière continue, dans les domaines du développement rural, de l'environnement, de l’aide humanitaire, des infrastructures routières, du développement urbain et social, de l’appui institutionnel et de la culture.
Le document de stratégie pour la mise en œuvre du 11ème FED au Mali, couvrant les années 2014 à 2020, a porté sur 615 millions d'euros, soit 403 milliards de FCFA. Le Programme Indicatif Multiannuel (PIM) Mali 2021-2027 quant à lui, dispose d’un budget de 373 millions d’EUR pour la première période 2021-2024, en attendant la dotation pour la deuxième période de mise en œuvre.
Migration
Au Mali, plusieurs projets ont été engagés dès 2016, sur le Fonds fiduciaire d'urgence de l’Union européenne pour l'Afrique suite à la Conférence de La Valette sur la migration
Fragilisé par la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans les régions du nord et du centre et par une activité migratoire soutenue, le Mali fait face à de multiples défis. Important pays d'origine et de transit de la migration irrégulière, le Mali bénéficie, en complément des autres instruments de coopération de l'Union européenne, de l'appui du Fonds fiduciaire d'urgence pour l'Afrique en matière de création d'opportunités économiques (Kayes, Sikasso, Koulikoro), de protection des migrants et d'assistance au retour (via la création de centres d'assistance à Bamako et Kayes) et par un soutien à la réintégration durable des migrants.
Ces actions sont complétées par un appui au fonctionnement de l’état civil et le développement d'opportunités d'emplois et de formation, ainsi que par une sensibilisation aux risques de la migration irrégulière. Dans les régions septentrionales et centrales, le Fonds fiduciaire d'urgence pour l'Afrique se concentre sur la gestion des espaces frontaliers (Mopti) et le renforcement des capacités nationales et régionales à lutter contre les réseaux criminels, terroristes ou de trafiquants. Au vu du contexte de fragilité chronique sévissant dans le Nord, le Fonds Fiduciaire appuie également le renforcement de la résilience des communautés et des ménages vulnérables à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle de manière conjointe avec le FED (PRORESA) et ECHO afin de répondre efficacement aux différentes dynamiques de la crise.
Actuellement, 16 actions sont en cours pour un montant de plus de 220 millions d’euros.