"La quantité et la diversité des richesses naturelles de la Centrafrique me fascinent"
Quelles sont les particularités naturelles de la RCA ?
Tout d’abord, la météo. Presque 6 mois de pluie par an ! La RCA abrite d’ailleurs le principal bassin qui alimente le Lac Tchad, qui se trouve à 800 km, par le biais du fleuve Chary, qui passe par la Centrafrique, le Cameroun et le Tchad.
Dans quelle mesure, le changement climatique est-il perceptible en RCA ?
Deux exemples sont particulièrement frappants : la sécheresse et le déboisement. La sécheresse au Soudan et au Tchad pousse des populations d’éleveurs à effectuer une transhumance transfrontalière dans le nord de la Centrafrique, ce qui génère des conflits avec les habitants locaux. Le déboisement sur les collines de Bangui, pour se chauffer et pour cultiver de nouveaux champs, provoque une hausse des températures dans la capitale. On est ainsi passé de températures moyennes de 35° il y a encore deux décennies à des pics de températures de plus de 42° de nos jours à Bangui !
Quel est l'impact du changement climatique sur la situation sécuritaire en RCA ?
La sécheresse provoque des déplacements de population extérieures au pays mais aussi en interne, vers des zones plus fertiles, déjà occupées. La pauvreté de ses populations les expose à toutes sortes de dangers (banditisme, trafics).
Quels sont les défis les plus importants à relever en premier lieu ?
Les défis sont nombreux et l’un des plus important consiste à apaiser les tensions en interne en aidant les populations qui fuient les zones arides à s’installer ailleurs, sans créer de nouveaux conflits en interne. Pour cela, il faut une politique concertée des autorités, qui permette d’une part de trouver des terres disponibles avec des points d’eau pour ces populations, mais aussi d’aider à avoir des effectifs suffisants, afin de gérer ces conflits.
Comment la Mission EUAM RCA aide-t-elle le pays à faire face aux défis futurs ?
La gestion forestière constitue un défi majeur et la Mission EUAM RCA aide le pays dans la réforme de ses codes et ses textes. L’interopérabilité entre forces étatiques de la RCA est essentielle, car elle permet de pouvoir mutualiser les moyens entre et les effectifs entre les ministères (police, gendarmerie, douane, eaux et forêts) lors de missions particulières qui leur seront dévouées.
Qu'est-ce qui te fascine dans ton travail en RCA ?
La quantité et la diversité des richesses naturelles de la Centrafrique me fascinent. Saviez-vous que la forêt du bassin du Congo qui déborde aussi sur la Centrafrique et le Cameroun, avec sa surface supérieure à 268 millions d’hectare, représente le 2éme poumon de la terre après l’Amazonie ? La Centrafrique est un pays vert mais sec à la fois avec une diversité d’espèces animales incroyables. De même, la passion des cadres du ministère avec qui je travaille est fascinante. Ils connaissent par cœur leur pays, ce qui y vit et comment les espèces vivent. C’est pour moi une source de connaissance et d’inspiration très riche au quotidien.
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