Protéger la biodiversité... Veiller à l’alimentation...
La biodiversité reste la réponse à plusieurs défis en matière de développement durable. Qu’il s’agisse de solutions fondées sur la nature, de questions climatiques, de santé, de sécurité alimentaire, d’approvisionnement en eau ou de développement durable, la biodiversité est la base sur laquelle nous pouvons reconstruire en mieux. D’où le thème de la Journée mondiale de la biodiversité de cette année: «Bâtir un avenir commun à toutes les formes de vie». Tel est le principal message de la Convention sur la diversité biologique (CDB), parce que nous avons besoin que le monde convienne d’un cadre mondial solide en matière de biodiversité, afin d’«infléchir la courbe» de la perte de biodiversité.
La stratégie de l'UE en faveur de la biodiversité à l'horizon 2030 vise à mettre la biodiversité en Europe sur la voie de la restauration d’ici à 2030, au bénéfice des populations, du climat et de la planète. Il s’agit également d’une partie essentielle du pacte vert pour l’Europe.
Dans le contexte de l’après-COVID-19, elle entend renforcer la résilience de nos sociétés face aux menaces futures telles que:
- les conséquences du changement climatique;
- les incendies de forêts;
- l'insécurité alimentaire;
- les épidémies, notamment en protégeant la faune sauvage et en luttant contre le commerce illégal d’espèces sauvages.
Les effets de la perte de biodiversité sont déjà ressentis
La santé des populations et de la planète dépend étroitement de celle des écosystèmes dont nous dépendons tous.
La nature nous donne la nourriture que nous mangeons, filtre l’eau que nous buvons et fournit l’air que nous respirons. Elle participe à notre bien-être mental et physique et détermine la capacité de nos sociétés à faire face au changement climatique, aux menaces pour la santé et aux catastrophes.
Mais des activités humaines non durables la menacent.
Le monde a perdu 60 % de l’ensemble des populations d’espèces sauvages vertébrées depuis 1970, soit plus de la moitié des oiseaux, des mammifères, des reptiles, des amphibiens et des poissons en l’espace de 50 ans seulement. Environ 75 % de la surface de la Terre et 40 % de ses environnements marins ont été radicalement modifiés.
L’utilisation non durable des terres et de la mer, la surexploitation des ressources naturelles, le changement climatique, la pollution et les espèces exotiques envahissantes sont les principaux responsables de la perte de biodiversité.
Entre 30 et 50 % des mangroves ont disparu ou ont été supprimées au cours des 50 dernières années. Les mers souffrent également. Il existe aujourd’hui plus de 400 zones mortes dans les océans dans le monde, principalement en raison du ruissellement d’engrais qui aboutissent dans les océans, tandis que les déchets marins et les plastiques ont un effet dévastateur sur la vie marine. En 20 ans, les déchets plastiques en mer ont augmenté de 49 %, tuant des milliers d’animaux marins chaque année. Près de 50 % des récifs coralliens ont été détruits. Et l’Europe a également subi une perte importante de biodiversité.
Les végétaux ne peuvent pas se reproduire s’ils ne sont pas pollinisés
Vendredi, nous avons célébré la Journée mondiale des abeilles et mis l’accent sur les abeilles en tant que pollinisateurs, mais vous serez peut-être surpris(e) de savoir que les mites, les mouches, les guêpes, les coléoptères et les papillons, ainsi que d’autres animaux, pollinisent aussi les plantes. Parmi les pollinisateurs vertébrés, citons les chauves-souris, les mammifères non volants, y compris plusieurs espèces de singes, les rongeurs, les écureuils et des oiseaux tels que les colibris et certaines espèces de perroquets. L’abondance et la diversité des pollinisateurs garantissent la prestation durable de services de pollinisation à de multiples types de plantes, ce qui permet une meilleure alimentation et des écosystèmes globalement stables et sains.
Or, les pollinisateurs connaissent un grave déclin. Leur perte constituerait un risque majeur pour la nature et notre propre existence. Nous pouvons encore prévenir cette crise si nous nous unissons.
Partout en Europe, les citoyens s’efforcent de lutter contre le déclin spectaculaire des pollinisateurs. Nous devons tous travailler ensemble pour relever ce défi de manière efficace. L’initiative de l’UE sur les pollinisateurs a constitué une première réponse au grave déclin des insectes pollinisateurs en Europe. Cette initiative, qui est en cours de révision, contribuera à atteindre l’objectif du pacte vert pour l’Europe consistant à inverser le déclin des pollinisateurs d’ici à 2030, en veillant à ce qu’ils puissent continuer à apporter leurs bienfaits essentiels à la nature et à l’homme. Une consultation publique sur la révision de l’initiative européenne sur les pollinisateurs est ouverte jusqu’au 9 juin.
Une lueur d’espoir
Pollinator Park du docteur Beatrice Kukac, conçu en collaboration avec Vincent Callebaut, «archiobiotecte» de renommée mondiale, est une expérience de réalité virtuelle interactive attrayante qui vous plonge pendant 30 minutes dans un monde futuriste où l’homme et la nature coexistent en harmonie. Pollinator Park est un refuge pour les pollinisateurs, qui vise à ouvrir les yeux des visiteurs, à changer leur regard et à contribuer à renverser la tendance.
Quelles mesures pouvez-vous prendre pour protéger la biodiversité?