Enfant soldat: une blessure qui nécessite des soins à vie
Près de deux ans après le début de la pandémie, les enfants vivant dans des zones de conflit continuent de voir leur vulnérabilité face à de graves violations exacerbée en raison de la pauvreté, des perturbations au niveau de la scolarité et du manque de perspectives. De la Sierra Leone à la Colombie, en passant par la Somalie et l’Afghanistan, les forces armées et les groupes armés continuent de recruter et d’exploiter chaque année des dizaines de milliers de garçons et de filles.
Les guerres ont des effets dévastateurs sur la santé mentale et le bien-être de millions de garçons et de filles dans le monde, selon le rapport annuel de la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour la question des enfants et des conflits armés (lien externe) au Conseil des droits de l’homme. Ce rapport, qui porte sur la période allant de décembre 2020 à décembre 2021, souligne l’importance d’un financement durable et à long terme pour les programmes de promotion de la santé mentale et du soutien psychosocial dans les contextes humanitaires, notamment en situation de pandémie de COVID-19.
«Le recrutement et l’exploitation des enfants les exposent à de graves préjudices qui peuvent marquer à vie leur santé physique et psychologique», explique Kevin, un responsable chargé du traitement et de la réhabilitation des traumatismes au bureau de la Whitaker Peace and Development Initiative (lien externe) en Ouganda. La dépression provoquée par un évènement très traumatique et soudain, les tendances suicidaires, l’anxiété, les comportements agressifs, le retrait social, la discrimination ou encore la stigmatisation figurent parmi les traumatismes les plus communément observés par Kevin chez les enfants victimes de graves violations dans les conflits armés.
D’anciens enfants soldats suivant des cours de mécanique au centre de formation Don Bosco à Bangui le 14 octobre 2019 /FLORENT VERGNES/AFP
L’année 2021 a marqué le 25e anniversaire de l’adoption de la résolution 51/77 par l’Assemblée générale, qui a donné lieu à la création du mandat de représentant spécial pour la question des enfants et des conflits armés. L'étude sur l’évolution du mandat relatif à la question des enfants et des conflits armés 1996-2021 (lien externe), publiée en janvier, dresse un tableau détaillé de 25 ans de travail auprès des enfants touchés par les conflits et formule des recommandations sur la voie à suivre.
Le plan d’action en faveur des droits de l’homme et de la démocratie (2020-2024) de l’UE, adopté en 2020, fixe des objectifs concrets pour la protection des enfants dans les conflits armés. Cette volonté politique se traduit par des projets humanitaires et de développement, notamment en Colombie, au Myanmar, au Nigeria, au Pakistan, en Somalie, au Soudan du Sud, en Syrie et au Yémen.
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