COVID-19: lors d'une vidéoconférence au niveau ministériel, l'UE et l'ASEAN se fixent comme objectif une coopération accrue pour lutter contre la pandémie
L'Union européenne (UE) et l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) ont tenu, vendredi 20 mars 2020, une vidéoconférence au niveau ministériel afin de débattre de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). Cette vidéoconférence était coprésidée par le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne, M. Josep Borrell, et le commissaire européen chargé de la gestion des crises, M. Janez Lenarčič, d'une part, et par le ministre singapourien des affaires étrangères, M. Vivian Balakrishnan, et le Secrétaire d'État senior aux ministères de la santé et des transports de Singapour, M. Lam Pin Min, d'autre part. Singapour est le pays actuellement chargé de la coordination du partenariat de dialogue ASEAN-UE. Le secrétaire général de l'ASEAN, M. Dato' Paduka Lim Jock Hoi, ainsi que d'autres fonctionnaires des États membres de l'ASEAN ont également participé à cette vidéoconférence.
"Une coopération et une coordination internationales sont essentielles si nous voulons lutter efficacement contre cette pandémie", a déclaré le haut représentant/vice-président Josep Borrell. Et de poursuivre: "Les discussions menées ce jour ne sont qu'un début; nous devons agir tous ensemble pour atténuer les conséquences sociales et économiques sur nos régions, pour faire en sorte que les chaînes d'approvisionnement restent ouvertes et pour faire progresser la recherche scientifique en la matière.".
Le ministre singapourien des affaires étrangères, M. Balakrishnan, a déclaré, quant à lui, que la première de nos priorités était de protéger la santé de nos populations. Par ailleurs, alors même que nous combattons le virus, "nous devons rester attentifs à nos économies et aux moyens de subsistance de nos populations. Lorsque la situation se stabilisera, il sera essentiel que nous coopérions pour stimuler nos économies, ce qui suppose de redoubler d'efforts dans le domaine du commerce et de l'investissement et de retrouver un esprit d'ouverture à l'égard de nos partenaires. Il serait utile de réfléchir à des critères communs ou à un ensemble de lignes directrices pour déterminer quand et comment imposer des restrictions temporaires aux déplacements. Cela nous permettrait d'être mieux préparés à la présence du COVID-19 à long terme dans le monde, tandis que nous nous employons à limiter au minimum les répercussions politiques, économiques et sociales de cette pandémie dévastatrice.".
Le commissaire européen chargé de la gestion des crises, M. Janez Lenarčič, a indiqué ce qui suit: "Nous vivons une période sans précédent, qui nécessite un niveau élevé de solidarité au niveau mondial. L'UE continuera à jouer son rôle, en agissant sur tous les fronts et avec tous les moyens dont elle dispose pour soutenir ces efforts à l'intérieur et à l'extérieur de l'Union, mais également en continuant à coopérer étroitement avec ses partenaires internationaux, notamment les États membres de l'ASEAN, en vue d'assurer un soutien mutuel dans le cadre des efforts immédiats déployés pour faire face à cette urgence, ainsi qu'en améliorant les capacités de préparation et de réaction des deux régions à l'avenir.".
Le Secrétaire d'État senior aux ministères de la santé et des transports, M. Lam, a souligné pour sa part que, puisque l'épidémie de COVID-19 était désormais une pandémie mondiale, "nous allons observer de nouvelles vagues d'infection et nous devons être préparés pour le long terme. En l'absence de vaccins et de traitements, des mesures traditionnelles de santé publique telles que le confinement, la distanciation sociale et l'hygiène personnelle sont essentielles pour réduire la propagation du virus et pour préserver les capacités dans le domaine des soins de santé. Nous devons également réfléchir à des solutions plus durables à long terme pour réduire la propagation locale, tout en limitant autant que possible les perturbations des interactions humaines, de l'économie et du commerce international.".
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) ayant déclaré, le 11 mars 2020, que l'épidémie de COVID-19 constituait une "pandémie", l'UE et l'ASEAN ont échangé des informations sur l'évolution de l'épidémie de COVID-19 dans leurs régions respectives ainsi que sur les efforts qu'elles déploient chacune pour contenir l'épidémie. L'ASEAN et l'UE coopéreront avec l'OMS et la communauté internationale dans son ensemble pour échanger des informations en temps utile, pour renforcer la coopération, pour partager les bonnes pratiques, notamment en matière de confinement, d'isolement et de recherche des contacts, et pour atténuer les effets négatifs du COVID-19 sur la santé publique et dans le domaine économique et social. L'UE et l'ASEAN continueront à renforcer et à utiliser les mécanismes régionaux et internationaux de coopération et de coordination pour faire face à cette pandémie mondiale.
L'UE a accueilli avec satisfaction les informations actualisées communiquées par l'ASEAN concernant sa réponse collective au COVID-19, qui s'inscrit dans l'esprit de cohésion et de réactivité qui anime la communauté de l'ASEAN, la publication d'une déclaration du président de l'ASEAN sur une réponse collective de l'ASEAN à l'épidémie de COVID-19 (lien externe) et la tenue d'une réunion extraordinaire du conseil de coordination de l'ASEAN (lien externe) afin de faire progresser la coopération et l'action collective de l'ASEAN dans la lutte menée contre l'épidémie.
L'ASEAN s'est, quant à elle, félicitée des informations actualisées communiquées par l'UE concernant sa réponse collective à l'épidémie, telle qu'elle a été arrêtée par les chefs d'État ou de gouvernement de l'UE lors de leur vidéoconférence du 17 mars, notamment les mesures coordonnées de contrôle aux frontières à l'échelle de l'UE visant à lutter contre le COVID-19, ainsi que d'autres mesures de contrôle qui doivent être prises de manière à éviter des perturbations graves des chaînes d'approvisionnement, des services essentiels d'intérêt général, des économies nationales et de l'économie de l'UE dans son ensemble.
L'UE et l'ASEAN sont convenues de renforcer la coopération dans le cadre des mécanismes mis en place sous l'égide de l'ASEAN ainsi qu'avec les partenaires extérieurs afin de lutter contre le COVID-19 de manière globale et efficace, en tenant compte des différents niveaux de développement des systèmes de santé dans la région.
Le haut représentant/vice-président Josep Borrell et le ministre des affaires étrangères Vivian Balakrishnan ont pris acte de l'importance que revêtent des mesures rapides et résolues pour contenir l'épidémie, ce qui permettrait de renforcer la confiance de la population. Ils ont souligné qu'il était important de faire preuve de solidarité et d'entraide en cette période difficile et de prendre des mesures résolues, rationnelles et objectives, fondées sur des données et des preuves scientifiques, dans le combat que nous menons contre le COVID-19.