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Togodo-Sud : Une ceinture verte au service de la conservation et de l’agriculture durable

Dans une initiative ambitieuse et porteuse d'espoir, le Programme d’Appui à la Lutte Contre les Changements Climatiques, la protection de la biodiversité et l’agroécologie (PALCC+) redouble d'efforts pour restaurer la biodiversité et renforcer les capacités de fourniture des services écosystémiques dans les paysages de Fazao-Malfakassa, Abdoulaye et Togodo-Mono. L'objectif ultime : promouvoir un développement durable au bénéfice des communautés locales.

Une ceinture verte entre conservation et agriculture

A Togodo-Sud, le programme accompagne les populations locales dans la création d'une ceinture verte stratégique entre l’aire protégée et les zones rétrocédées, aujourd'hui exploitées à des fins agricoles. En 2024, une bande de 3 hectares a été réhabilitée à l’aide d’espèces locales soigneusement choisies telles que le Khaya senegalensis (caïlcédrat), Terminalia superba (fraké), Cola gigeantea (faux colatier), Xylopia aethiopica (poivre de Guinée) et Dialium guineense (tamarinier noir).

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TOGODO-SUD

Cette restauration innovante a impliqué les agriculteurs locaux qui ont accepté d’intégrer ces arbres à leurs cultures de tomate, de coton et de niébé. Cette approche participative illustre le modèle d’une gestion concertée et résiliente des terres agricoles et forestières.

 

Des ajustements pour des résultats optimisés

Malgré ces progrès, le suivi assuré par la coordination nationale du PALCC+, appuyée par l’assistance technique du consortium AESA, a mis en évidence des axes d’amélioration. Parmi les recommandations clés : exclure les espèces très sensibles au stress hydrique, telles que le Terminalia superba et le Xylopia aethiopica, de la liste des espèces candidates de la restauration. En 2025, ces ajustements permettront d’optimiser les efforts de reforestation et de créer une ceinture verte d’envergure autour de l’aire protégée, devant contribuer à freiner ainsi l’avancée du front agricole sur les habitats naturels du parc.

Une agriculture durable en péril

Le constat est alarmant : les zones rétrocédées destinées à l’agriculture sont pratiquement dépourvues d’arbres fertilitaires, un état de fait qui menace la durabilité de cette agriculture intensive. Pourtant, des espèces à fort potentiel de fertilisation des sols, telles que le Vitellaria paradoxa (karité) et Lonchocarpus sericeus, y régenèrent naturellement par rejet ou par drageonnage mais sont systématiquement éliminées lors des défrichements et sarclages des cultures. La préservation de certaines tiges de ces espèces issues de cette régénération naturelle par les agriculteurs pourraient contribuer à revitaliser ces terres et assurer un avenir plus prospère aux cultures des communautés locales.

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TOGOGO-SUD

 

 

Impliquer les communautés dans la gestion des périphéries des aires protégées

Face à ces défis, l’implication des populations locales demeure essentielle. Le PALCC+ entend renforcer les capacités des communautés pour qu’elles deviennent des actrices engagées de la conservation et de la restauration écologique. La préservation des potentiels naturels, combinée à des pratiques agricoles durables, représente une opportunité unique de rétablir un équilibre entre développement humain et protection de l’environnement.

La promotion de la création des ceintures vertes autour des aires protégées des paysages d’intervention du PALCC+ va contribuer à :

  • éviter une transition abrupte entre la zone protégée et les zones agricoles ;
  • créer à court terme des zones tampons, sous forme de zones forestières communautaires à usage extractif ;
  • limiter l'avancée du front agricole à l'intérieur des zones protégées ;
  • limiter une plus grande exposition aux incendies venant de l'extérieur, ou aux polluants présents dans les zones agricoles (pesticides, polluants des eaux, etc.) ;
  • éviter un isolement écologique total de la zone protégée, avec pour conséquence une augmentation du risque de perte de certaines espèces sur le long terme.

Cette ceinture verte de Togodo-Sud pourrait devenir un modèle réplicable à travers le Togo et au-delà, offrant un espoir réel de gestion durable des périphéries des aires protégées.

 

Unité de Coordination Nationale

59 rue de la Kozah, face INSEED Lomé,100m du rond-point de la TVT, Nyekonakpoè

Site web : www.environnement.gouv.tg

Email : [email protected]

 

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