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Inauguration de la Dorsale optique nationale de la République Centrafricaine (RCA) et de l’interconnexion avec le République du Congo

07.02.2023

Le Gouvernement centrafricain a organisé à Bangui ce lundi 06 février 2023 la cérémonie d’inauguration de la Dorsale optique nationale de la République Centrafricaine (RCA) et de l’interconnexion avec la République du Congo avec le support technique et financier de l’Union européenne (UE) et de la Banque africaine de developpement (BAD) dans le cadre de la composante nationale du projet de la Dorsale à fibre optique d’Afrique centrale (CAB – Central African Backbone).

Cette cérémonie d’envergure régionale a été placée sous le Haut patronage de Son Excellence Prof. Faustin-Archange Touadéra, Président de la République, Chef de l’Etat. Elle a vu la participation des Représentants des Ministres en charge des Télécommunications de la République du Congo et de la République du Cameroun ainsi que les Officiels nationaux et les Représentants des missions diplomatiques et des organismes internationaux accrédités en RCA et en particulier Son Excellence Monsieur Douglas Carpenter, Ambassadeur, Représentant de l’UE à la CEMAC et Chef de Délégation, et Monsieur Mamady Souaré, Représentant-pays de la Banque africaine de developpement (BAD).

Pour rappel, ce projet a pour objectif de contribuer à la diversification de l’économie centrafricaine. Exécuté sur la période 2018-2023, il contribuera à l’augmentation des recettes fiscales et la réduction du coût des transactions économiques et sociales, le désenclavement numérique des zones rurales couplé avec l’intégration régionale par l’entremise d’une infrastructure optique d’accès aux pays limitrophes (Cameroun et Congo) et la revivification du pacte social à travers la création d’opportunités d’emploi, pour les jeunes en particulier.

Le projet a permis l’installation et l’opérationnalisation de 935 km de fibre optique terrestre et sous-fluviale permettant à la RCA de s’interconnecter avec le Cameroun et le Congo voisins, conformément aux recommandations du Programme de Developpement des Infrastructures en Afrique (PIDA). Ces liaisons optiques, qui traversent les principales villes situées sur le corridor routier Bangui-Douala (Bossembélé, Yaloké, Baoro, etc.) avant de descendre vers Berberati avec, ensuite, deux bretelles pour les interconnexions avec le Cameroun (via Gamboula) et le Congo (via Bomassa), constituent les premiers tronçons de la Dorsale optique nationale.

Aussi, il intègre, entre autres, la construction et l’opérationnalisation d’un Centre de Formation Digitale (CFD) et d’un Incubateur au sein de l’Université de Bangui ainsi qu’une plateforme de cybersécurité et de certification électronique Par ailleurs, le projet a fourni une assistance technique spécifique au Ministère centrafricain de l’Econome numérique, des Postes et Télécommunications dans la mise en place de l’Agence Centrafricaine de Developpement du Digital (AC2D) qui jouera un rôle clé dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de digitalisation sur la base des différents plans stratégiques d’ores et déjà élaborés.

Sur un plan régional et continental, la présente opération est complémentaire aux composantes du Cameroun et du Congo du projet CAB régional financé aussi par la BAD. De plus, elle s’inscrit dans la continuité du projet de la Dorsale Transsaharienne à fibre optique (DTS) cofinancé aussi par l’UE et la BAD et dont la première phase permettra d’interconnecter trois blocs régionaux à travers l’Afrique du Nord (Algérie), l’Afrique centrale (Tchad) et l’Afrique de l’Ouest (Niger, Nigéria, Burkina Faso et Bénin).

La Commissaire européenne pour les Partenariats internationaux, Jutta Urpilainen a dit, à cette occasion, que « ce projet s'inscrit pleinement dans notre stratégie Global Gateway d'investissements durables dans les infrastructures. Avec le paquet d’investissement Global Gateway Afrique-Europe, nous soutenons l’Afrique dans sa relance et sa transformation, et en particulier dans l'accélération de la transition verte et numérique. La dorsale optique inaugurée aujourd'hui sert de modèle pour les futurs projets de grande envergure que nous mettons en œuvre grâce à Global Gateway, dans la région, en Afrique et au-delà dans le monde ».

Dans son intervention, l’Ambassadeur de l’Union européenne (UE) Douglas Carpenter a noté que « le cofinancement des Bailleurs (UE et BAD) a permis à la fois de mettre en place les infrastructures optiques requises ainsi que la gouvernance adéquate à travers la création et l’opérationnalisation imminente de l’AC2D et le recrutement d’un Opérateur privé pour exercer un effet levier sur les capitaux et l’expertise privés aux fins de la pérennité et la mise à profit des investissements consentis pour les populations centrafricaines et de toute la sous-région. Nous espérons que ce projet ne sera qu’un premier pas vers le désenclavement et la stabilisation progressifs du pays, surtout dans les zones rurales, et qu’il permettra d’attirer d’autres investissements durables publiques et privés, notamment dans les secteurs de l’énergie, des transports, de l’accès aux services financiers et sociaux ».

S’exprimant à son tour, le Représentant-pays de la BAD n’a pas manqué de rappeler que « ce projet phare permettra de mettre un terme définitif à l’enclavement digital de la RCA en l’arrimant aux câbles sous-marins internationaux qui ont des points d’atterrage dans les pays voisins côtiers (Cameroun et Congo, dans un premier temps) ». Avant d’ajouter que « les premiers tronçons installés dans ce projet sont les premiers d’extensions futures dans les infrastructures digitales qui vont consacrer le rôle de hub de la RCA dans les flux de données entre les différents blocs régionaux appelés à se développer significativement au cours des prochaines années et décennies à la faveur de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) ». Dans sa conclusion, il a insisté sur « la détermination de la Banque à œuvrer pour l’intégration digitale de notre continent, en collaboration avec son partenaire de choix qu’est l’UE, sachant que c’est la seule voie possible pour mettre en place un ensemble économique suffisamment intégré pour relever les défis économiques, sanitaires, écologiques, etc. à l’échelle planétaire ».