Protéger la plus grande réserve terrestre d’Afrique pour faire face aux enjeux de développement, de conservation de la biodiversité et sécuritaires à l’intérieur du Niger.
Cette mission a permis de rencontrer les Autorités, les communautés locales et d’échanger sur les pressions, menaces et les activités mises en place pour y répondre, tant sur les aspects de conservation que sur les aspects de développement rural au profit des communautés, ainsi que sur l’identification des priorités pour les appuis à venir de l’Union européenne via la nouvelle initiative NaturAfrica.
Elle a été organisée par l’ONG Noé, gestionnaire de la réserve depuis 2019 et partenaire du Niger depuis 2012, via le programme régional européen PAPBIO en collaboration avec l’Agence Française de Développement.
Des communautés impliquées dans la protection de la réserve pour préserver les ressources naturelles indispensables à leur bien-être
Les réalisations déjà effectuées, l’adhésion de la population reconnue via les Comités Consultatifs de Gestion et une présence terrain permanente au cœur du massif de Termit dans la Réserve montrent déjà ses fruits mais soulignent également l’importance d’un soutien à long terme.
Afin d’assurer une gestion efficace de la RNNTT, il est nécessaire d’obtenir l’adhésion des communautés, le mode de vie nomade étant dépendant de la préservation des ressources naturelles et des habitats.
Noé a estimé la diminution de près de 20 % du couvert végétal dans la partie sud de la réserve, mettant en danger à terme l’élevage, la principale activité économique des communautés.
377 km de bandes pare-feu ont été mises en place.
Rien qu’en 2022, en réponse à cette situation, la réserve a facilité l’accès aux soins vétérinaires à près de 123 000 animaux domestiques, distribué 165 tonnes d’aliments pour les petits ruminants pour les familles les plus vulnérables après une saison des pluies 2021 catastrophique.
L’accès à la santé, à l’éducation sont aussi des piliers de la stratégie de gestion. Plus de 3 500 personnes ont par exemple bénéficié de soins dans la réserve.
Il est également observé une augmentation du braconnage et des trafics en tout genre alimentant les zones de conflits de la sous-région contribuant à la dégradation sécuritaire de l’intérieur du Niger.
En complément de l’adhésion et de l’implication des communautés, le renforcement de l’état de droit dans la réserve est donc essentiel : Gouvernance, Concertation, application et respect de la loi grâce aux agents assermentés du corps des Eaux et Forêts sont autant d’éléments clés pour améliorer la sécurisation et la protection de cet immense territoire et de sa biodiversité.
Un patrimoine nigérien inestimable menacé par la pression anthropique et la dégradation des écosystèmes
Créée en 2012, d’une superficie de 86 215 km2, la Réserve Naturelle Nationale de Termit et Tin-Toumma (RNNTT) est la plus grande aire protégée terrestre d’Afrique. Elle est située au sud-est du massif de l’Aïr dans les régions de Agadez et de Zinder.
Elle abrite une diversité d’écosystèmes représentatifs de la zone sahélo-saharienne : dunes végétalisées délimitant des vallées pluviales fossiles, les steppes sahariennes à acacias, les steppes sahariennes arbustives, les déserts de dunes (erg) ainsi que le massif de Termit.
Ces écosystèmes sont les habitats d’une faune sauvage parfaitement adaptée au désert, fortement menacée par la pression anthropique et la dégradation des écosystèmes.
La Réserve est le dernier espace du Sahara à abriter l’ensemble de la pyramide des espèces sauvages dont une partie est en danger critique d’extinction comme l’addax (moins de 100 individus à l’état sauvage dans le monde), la gazelle dama (250 individus à l’état sauvage dans le monde).
Outre ce patrimoine naturel, la Réserve représente un patrimoine culturel exceptionnel :
- Route secondaire de la route du sel
- Une culture nomade importante (Toubous, Touaregs, Arabes, Peulhs)
- Un site archéologique d’importance (peintures rupestres, site néolithique)
- Un site paléontologique d’importance (Gadafawa)
La population nomade pastorale qui y réside, estimée à 20 000 personnes, est répartie dans des campements nomades propres à chaque communauté.
En dehors de la RNNTT, les villes de Tesker, Tabelot, Fachi et N'Gourti comptent environ 400 000 habitants, ce qui donne des densités de population humaine extrêmement faibles.
Malgré ces faibles densités humaines, le maintien des modes de vie et de subsistance est un enjeu majeur dans la réserve.
Le Niger, avec le soutien financier de l’Union européenne, a ainsi créé cette réserve pour répondre à ces enjeux. Depuis, ce soutien ne s’est jamais arrêté.