Exercice régional du Doraleh
Excellence, Monsieur le Ministre des Infrastructures et d’Equipement,
Monsieur le Président de l'Autorité des ports et des zones franches de Djibouti,
Madame la Directrice du Centre Régional de la Formation Maritime,
Amiraux, Commandants des opérations et des bases militaires présents ici à Djibouti,
Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Honorables participants,
C’est un grand honneur pour moi de prendre la parole aujourd'hui en tant qu’ambassadrice de l'Union européenne en République de Djibouti, à l’ouverture de cet exercice dédiée au renforcement de la sécurité maritime régionale.
Tout d'abord, permettez-moi d'exprimer ma profonde gratitude à notre hôte, le Centre Régional de la Formation Maritime et à sa Directrice, pour son accueil et son hospitalité.
Je suis également très heureuse de voir une telle participation. Cela démontre seulement que cet événement était attendu depuis longtemps. Je me souviens de mes premières discussions avec le commandant de l'opération EU Navfor Atalante, l'amiral Ignacio Villanueva Serrano, sur l'importance de leur partenariat avec le Centre Régional. Il me disait à quel point il était ravi de signer le protocole d'accord avec Madame Directrice en mars de cette année. Et nous voilà réunis et prêts à lancer une formation qui sans doutes bénéficiera au premier chef Djibouti, ainsi que la région.
Cet événement ne pourrait pas non plus tomber à un moment plus opportun et dans un lieu plus approprié. Il se produit dans un pays à la croisée de différentes régions et dont la situation géostratégique lui permet d'espérer jouer un rôle plus important dans le domaine de la sécurité maritime. Cela arrive également à un moment où ces questions suscitent une forte attention internationale en raison des niveaux d’insécurité accrus en mer Rouge et dans le bassin somalien.
Monsieur le Ministre,
Car il est vrai que Djibouti reste un phare dans une région par ailleurs troublée, l’UE n’a cessé de soutenir Djibouti dans sa quête de solutions à bon nombre de ces défis. C’est également le cas lorsqu’il s’agit de paix en mer. L'opération Aspides est probablement le meilleur exemple récent d'une telle approche. Lancé en février et accepté d'être accueilli par Djibouti en mars, il a montré son efficacité dans la sécurisation des principales routes maritimes et dans la défense des navires marchands contre les frappes.
Mais il convient de souligner que le succès d'Aspides ne pourrait pas voir son jour sans de longues années de travail acharné et fructueux de l’opération EU Navfor Atalante. C'est pourquoi je suis si heureuse d'avoir parmi nous aujourd'hui le commandant de la force de cette mission, Commodore Armando Pereira da Costa Valente Tinoco. Il apporte avec lui une énorme quantité d'expérience et de connaissances dont, j'en suis sûre, nous pourrons bénéficier tout au long de cette formation.
Je suis également reconnaissante de voir autant de participants venus de très nombreux côtés représentant les forces armées, notamment la marine, les autorités civiles, la direction portuaire, et divers responsables de la mise en œuvre de projets et de missions de l’Union européenne, notamment de la mission EUCAP Somalie. Cela est tout à fait conforme à l'approche stratégique et intégrée de l'UE en matière de sécurité maritime, dans laquelle nous essayons de maximiser l'effet de tous les outils et instruments dont nous disposons.
Tout comme elle est inscrite dans la stratégie indo-pacifique de l’UE de 2021 et confirmée dans la stratégie maritime adoptée l’année dernière, la coopération avec les partenaires clés de l’Union est cruciale pour tout succès. Chaque fois que nous parlons de formation et d’éducation, de renforcement des capacités ou de gestion des risques et des menaces, nous sommes tous interdépendants et avons besoin les uns des autres. La signature du protocole d'accord entre l'opération Atalanta et le centre régional de formation est un très bon exemple de cette approche.
Monsieur le Président,
Honorables Invités,
Il est maintenant temps de mettre toutes ces stratégies en pratique. À cette fin, j'attends avec impatience cette première formation menée dans le cadre du protocole d'accord mentionné. Je compte sur discussions ouvertes, franches et constructives et je suis convaincue que les participants pourront enrichir leurs connaissances et acquérir de nouvelles compétences qui les aideront dans l'exercice de leurs fonctions.
Tout au long de la formation, vous vous concentrerez sur différents aspects de la sécurité maritime et pas seulement sur ceux qui attirent actuellement l'attention des médias. Les sujets que vous aborderez seront plus pratiques et opérationnelles, telles que : les questions juridiques des opérations, la connaissance du domaine maritime, ainsi que la recherche et le sauvetage. Ceux-ci sont indispensables dans la lutte contre trafic de drogue et des armes, la piraterie ou contre les menaces environnementales liées aux activités illégales en mer.
Mesdames et Messieurs,
Mon espoir serait également que cette formation soit un héraut d'un événement cyclique rassemblant toutes les parties intéressées à garantir notre bien commun autour de principes et de valeurs partagés conjointement. Je suis convaincue que cela ne peut que renforcer la position de Djibouti dans ce domaine et le placer fermement sur la carte des principaux acteurs régionaux.
Ceci est tout à fait conforme aux résultats de la visite de notre haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne, Monsieur Josep Borrell à Djibouti qui a eu lieu en juillet de cette année. La sécurité en mer était l'un des principaux objectifs de sa visite, car c'est l'un des principaux piliers de notre partenariat non seulement avec Djibouti, mais aussi avec la région.
Je suis donc très heureuse de voir comment l’UE tient ses promesses alors que nous ouvrons cet exercice important constituant un des éléments de notre appui dans ce domaine. Je voudrais également vous assurer que nous continuerons à soutenir les capacités nationales et régionales visant à assurer la sécurité de nos mers. Dans ce cadre, l'UE a déjà engagé, entre autres, un soutien de 10 millions d'euros à la marine djiboutienne, qui sera livré l'année prochaine grâce à l'utilisation de la Facilité européenne pour la paix.
Je vous remercie de votre attention et vous souhaite des ateliers fructueux !