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Renforcer les structures foncières au Burkina Faso et au Niger

L’accès aux terres et à l’eau, essentiel à la survie des communautés sahéliennes, est au centre d’une crise complexe, marquée par une compétition croissante pour le contrôle des ressources. En réponse à cette crise, le Programme d’urgence pour la stabilisation des espaces frontaliers du Sahel-PDU-UE, financé par l’Union européenne, a déployé une approche structurée visant à développer les capacités locales pour une gestion concertée des ressources. À travers ses initiatives telles que le projet RECOSA au Burkina Faso et au Niger, le Programme a permis d’améliorer la gestion foncière en dotant les commissions villageoises d’outils modernes et en renforçant les compétences des acteurs locaux, pour une meilleure coopération et la résolution des tensions communautaires.

 

Gestion foncière et résolution des conflits au Burkina Faso

Dans les villages du Burkina Faso, la gestion des terres a longtemps été une source de tensions. Les commissions foncières villageoises, bien que présentes, manquaient des outils nécessaires pour réguler efficacement l’accès aux terres. C’est dans ce contexte que le projet RECOSA soutenu par le PDU-UE est intervenu avec une vision claire : doter ces structures d’outils d’archivage modernes et améliorer les compétences de leurs membres. L’impact a été immédiat. Les commissions, désormais mieux équipées et organisées, ont pu améliorer la transmission des informations et accroître la transparence. Les activités d’archivage ont permis la mise à disposition et la sécurisation des actes fonciers à plusieurs niveaux, du village à la région. Les relations entre les usagers des terres se sont apaisées, et les conflits ont diminué. En impliquant activement les communautés, RECOSA a créé un cadre propice à la résolution des tensions, prouvant que la gestion foncière repose autant sur le dialogue et la coopération que sur l’expertise locale.

Gouvernance des ressources en eau et terres au Niger

Au Niger, RECOSA a pris une autre dimension en se concentrant sur la gestion des ressources en eau et des terres en renforçant les capacités techniques et de coopération des Commissions foncières communales (COFOCOM). Ces Commissions, qui disposaient déjà de bureaux mis en place sous la supervision du préfet, rassemblent toutes les sensibilités de la commune, y compris la jeunesse, la société civile, les élus locaux, et les services techniques déconcentrés de l’État. Grâce à des formations ciblées et des moyens matériels adéquats, RECOSA a permis de créer des espaces de dialogue où chacun peut s’exprimer et coopérer. La gestion des ressources est devenue plus transparente, et les conflits potentiels ont été prévenus. RECOSOC a concerné 884 personnes par le biais de formations et d’accompagnements en techniques agricoles adaptées dans ses communes d’intervention, renforçant ainsi l’efficacité des actions entreprises.

L’expérience de ce projet souligne que le renforcement des structures foncières et la promotion d’une gouvernance participative des ressources sont essentiels à la stabilité et à la résilience des communautés sahéliennes. En misant sur l’implication des acteurs locaux et en favorisant une gestion concertée, RECOSA propose une réponse durable à des défis complexes qui touchent ces régions.