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Promotion de la citoyenneté et des droits pour renforcer la résilience dans les zones fragiles

Un facteur essentiel de progrès et de changement repose sur la capacité retrouvée des populations locales à exercer leurs droits et à participer pleinement à la vie publique. Dans les zones frontalières du Sahel, l’exercice et la promotion de la citoyenneté deviennent des leviers essentiels pour stabiliser les communautés et favoriser une gouvernance inclusive et efficace.

Dans les régions frontalières du Sahel, le Programme d’urgence pour la stabilisation des espaces frontaliers du Sahel (PDU-UE), financé par l’Union européenne, a déployé des initiatives concrètes et innovantes pour engager les citoyens dans la gouvernance locale.

Le programme appuie l’implication des habitants dans la gestion de leur communauté, ce qui favorise la stabilité locale et rétablit un lien essentiel entre les citoyens et les autorités publiques.

Connaitre et exercer ses droits civiques pour accéder aux services dans les zones fragiles

Au Burkina Faso, les Cliniques d’accès aux droits et à la justice illustrent bien l’approche du PDU-UE. Implantées dans les régions de l’Est et de la Boucle du Mouhoun, ces cliniques ont permis à plus de 22 000 personnes d’accéder à des services juridiques de base, notamment pour l’obtention d’actes d’état civil. Ces documents, souvent perçus comme une formalité, sont en réalité essentiels pour accéder à l’éducation, aux soins de santé et aux programmes d’aide humanitaire. L’initiative a été particulièrement marquante dans les communes de Dori et Bani, où des actions spécifiques ont permis aux personnes déplacées d’obtenir un statut civil, leur donnant ainsi la possibilité de faire valoir leurs droits et d’interagir avec les administrations locales. Souleymane Drabo, personne déplacée interne dans la Boucle du Mouhoun au Burkina Faso, témoigne : « A cause de l’insécurité, nous nous sommes déplacés à Tougan, pour la plupart d’entr -nous, sans nos documents administratifs. Lorsque nous sommes allés aux cliniques juridiques pour exposer la situation, et en l’espace de deux jours seulement, nous avons trouvé une solution ».

Promotion de la citoyenneté et des droits pour renforcer la résilience dans les zones fragiles

Créer des espaces de dialogue pour favoriser une gouvernance participative

Dans les zones frontalières de la Mauritanie, où la militarisation et l’éloignement des institutions publiques rendent la participation citoyenne difficile, le PDU-UE a mis en place des espaces de dialogue structurés pour rapprocher les citoyens des administrations. Avec l’aide d’ADICOR, les citoyens de la commune de Fassala ont pu pour la première fois orienter les décisions de leurs représentants. Harouna Sidibé, membre d’une cellule de veille citoyenne dans la région de Kayes, au Mali, souligne : « Les cellules de veille citoyenne jouent un rôle crucial dans la mobilisation communautaire ». Maintenant que le Programme est terminé, ADICOR a quitté les communautés, mais les citoyens et les administrateurs ne reviennent pas en arrière : les décisions en matière de développement local font désormais l’objet d’un débat public.
Les espaces de dialogue mis en place par le PDU-UE ont permis d’étendre la participation citoyenne et d’encourager une dynamique de gestion publique plus inclusive et transparente, marquant ainsi un tournant dans la manière dont les décisions locales sont prises dans ces zones marginalisées.

Établir des Cellules de veille citoyenne pour alerter et agir en faveur des communautés

Le consortium « Améliorons nos vies ! » (ANV), avec l’appui du PDU-UE, a implanté au Burkina Faso et au Niger les « Cellules de veille citoyenne » pour restaurer la confiance entre la population et les autorités locales. Hadjara Midou, membre de l’association DIMOL, explique : « Nous avons été formés sur les services étatiques décentralisés et leur importance. Nous recueillons les récits de vie, identifions les dysfonctionnements et proposons des solutions adaptées ». Ces cellules, créées en étroite collaboration avec les Organisations de la société civile (OSC) locales, ont été mises en place dans des communes rurales telles que Barga, Koumbri, Thiou, Tangaye, Zogoré, et Ouahigouya, au Nord du Burkina Faso. Abdoulaye Ouedraogo, de la cellule de veille citoyenne de Barga, dans la province du Yatenga, ajoute : « Là où le vivre-ensemble est menacé, c’est souvent parce qu’il n’y a pas la bonne information ; dans ce sens, les cellules de veille citoyenne sont importantes. Elles contribuent à une bonne cohésion sociale ».

Promotion de la citoyenneté et des droits pour renforcer la résilience dans les zones fragiles

Les Cellules de veille citoyenne collectent des données sur les violations des droits d’accès aux services publics, les manquements aux lois et la qualité des services essentiels tels que la santé, la nutrition et la protection sociale. Ces informations sont présentées lors de séances publiques en présence des autorités communales, créant un espace de dialogue constructif entre les citoyens et leurs dirigeants. Cette démarche permet d’établir une communication transparente, favorisant une meilleure compréhension des attentes de la population.

Appuyées par la diffusion via les radios communautaires, les séances de restitution élargissent la participation citoyenne en impliquant davantage de personnes dans les décisions locales. Cette initiative renforce la gouvernance participative et assure que les actions publiques répondent mieux aux besoins des populations. En somme, les Cellules de veille citoyenne dynamisent la participation citoyenne et améliorent la gestion des ressources locales.

Avertissement : Cet article a été produit avec le soutien financier de l’Union européenne à travers le Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique. Son contenu relève de la seule responsabilité du PDU-UE et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’Union européenne.